Un entraîneur qui verse une larme, des joueurs qui ont des nerfs d'acier et une victoire qui permet à la Suisse de continuer: les planètes se sont alignées à Clarens pour battre l'Islande 109-85.
"On y a cru durant tout le match, a résumé Jonathan Kazadi. Durant le quatrième quart lorsqu'on voit notre avance, on réalise que c'est possible. Et en fin de match, on était dans une zone, mais on devait rester concentré." La Suisse se devait de battre les Nordiques d'au moins vingt points pour se qualifier pour la suite, ils se sont imposés de 24 longueurs.
L'entraîneur canadien de l'Islande, Craig Pedersen, a senti que le vent tournait après avoir vu le score à la fin des dix premières minutes: "C'était un score trop élevé pour nous. Quand ils ont commencé à rentrer leurs shoots, c'est devenu difficile parce qu'ils se sont nourris de l'énergie du public. Et puis il y a ces deux ou trois contre-attaques conclues sans opposition dans le dernier quart qui nous ont tués."
Venu pour voir Clint Capela, le public de Clarens n'a pas regretté le déplacement. Emmenée par l'intérieur des Houston Rockets, la Suisse a joué le match parfait et les encouragements ont tiré l'équipe vers le haut. A tel point que le coach Gianluca Barilari a même dû calmer le président de la fédération, Giancarlo Sergi, en transe au cours des dernières minutes de la partie.
"C'était de la tension, mais de la tension positive, a précisé le Tessinois. On avait la rage et un plan. On a cherché à jouer à l'intérieur et on a été récompensé par 52 points dans la raquette. Et comme les shooteurs ont trouvé les bons réglages, tout s'est bien déroulé. Je tiens à féliciter ce groupe, parce que ce n'est pas évident de passer 45 jours lorsque l'on est une équipe de vingt hommes."
Dans le vestiaire après le match, les joueurs ont savouré quelques bières sans sombrer dans une euphorie délirante, bien conscients aussi que ces pré-qualifications ne sont qu'une étape en vue de l'Euro 2021.
Comme l'a dit Jonathan Kazadi, "tout est allé dans la bonne direction" pour la Suisse. Les héros vont maintenant se préparer avec leur club et se retrouver au mois de février pour les qualifications contre la Serbie, la Géorgie et la Finlande. Un groupe forcément relevé, mais la Suisse pourra compter sur tous ses joueurs, hormis ceux qui évoluent en NBA. Alors que la Serbie devra par exemple composer sans ses hommes engagés en NBA et en Euroligue. Mais même sans quelques leaders, les trois adversaires de la Suisse seront très difficiles à battre.