Champion olympique ex aequo avec son pote Mutaz Barshim à la hauteur à Tokyo, Gianmarco Tamberi a marqué l'histoire récente des JO. Encore sur son nuage, l'Italien se réjouit de concourir mercredi après-midi en pleine ville de Lausanne.
Le 1er août dernier, deux hommes ont ému la planète et rendu un bel hommage aux valeurs humaines et sportives chères à Coubertin. L'histoire a évidemment été disséquée sous tous les angles, mais ce soir-là, en partageant leur titre comme le permettait le règlement, Mutaz Barshim et Gianmarco Tamberi ont gagné plus qu'une médaille d'or. «99% des athlètes nous ont félicités, rapporte le Transalpin. Le reste estime qu'on a eu peur de perdre.»
Tamberi a dû raconter son histoire des centaines de fois, mais on lit sur son visage qu'il pourrait l'enchaîner des dizaines et des dizaines de fois sans se lasser. «J'en ai encore des frissons, glisse-t-il, l'oeil rieur. Je n'aurais souhaité partager ce titre avec personne d'autre, parce que Mutaz est comme un frère et je l'aime. On se connaît depuis 2010 et on a évolué ensemble, même s'il est meilleur que moi.»
Une bonne nuit de sommeil
Avant le magnifique épilogue et les deux hommes se serrant dans les bras, Tamberi rembobine le film: «Je saute en avant-dernier, donc j'ai la pression, surtout que Mutaz réussit toutes ses barres au premier essai. Je fais pareil et avant de m'élancer à 2m37, j'ai un officiel qui me dit d'attendre la fin de la série du 400 m pour que je puisse être sur le flux télévisuel. Normalement, cela aurait dû m'énerver, mais je ne sais pas pourquoi ce jour-là, j'ai accepté sans broncher. Même chose pour le sommeil. Avant une compétition, je n'arrive jamais à dormir parce que je suis trop excité. Et là avant la finale, j'ai bien dormi...»
Quelques instants avant de se tomber dans les bras, il y a cet autre officiel qui vient expliquer la situation aux deux athlètes en leur expliquant qu'ils peuvent tenter une barre pour se désigner un vainqueur ou alors partager le titre. «Je connaissais le règlement, avoue Tamberi. Juste avant, à 2m37, j'ai dit à Mutaz que j'étais fier d'être ici avec lui et que peu m'importait l'issue. Mais une fois que la personne avait fini de nous exposer la situation, Mutaz a dit: «Mais on peut avoir deux médailles d'or?» On s'est regardé et on n'a pas hésité. En fait, j'ai vécu mon plus grand rêve au côté de l'un de mes meilleurs amis.»
Excité comme un gamin
Mercredi, l'Italien sera sans son pote qatari. Cela ne l'empêche pas d'être excité comme un gamin. «Entre le stade ou la ville, l'endroit où je préfère sauter? 100% la ville, assène le champion olympique. J'aime me nourrir des émotions du public, voir les visages des gens et ressentir leur énergie. Cela sera un moment spécial à partager. Je veux vraiment en profiter. Maintenant que j'ai accompli mon rêve, je pense que je vais d'ailleurs pouvoir davantage profiter parce que je n'aurai plus cette obsession.»
A noter encore que ce concours à la hauteur, avec le recordman de Suisse Loïc Gasch, se tiendra sur la place Centrale, là où a lieu le tournoi de basket 3x3. Les 1500 premiers chanceux pourront assister à cette compétition gratuite. Pour le meeting de jeudi à la Pontaise, 12'200 billets ont déjà trouvé preneurs.