Cinquième en deux de couple aux JO de Tokyo l'an dernier, le triple médaillé européen Barnabé Delarze se serait bien vu poursuivre sa carrière en aviron jusqu'aux JO 2024 à Paris. Mais l'appel d'Alinghi Red Bull Racing et de la Coupe de l'America a été plus fort.
Barnabé Delarze, ce défi de la Coupe de l'America vous oblige à arrêter l'aviron ?
«Effectivement, je ne peux pas faire les deux en même temps. L'aviron a été ma vie durant quinze ans, mais avec cette offre, j'ai décidé de tourner la page. C'est pour moi l'occasion de sortir de mon environnement, et ça tombe bien. L'aviron devenait un peu lassant.»
Sans ce défi avec Alinghi Red Bull Racing, vous auriez continué jusqu'aux JO 2024 ?
«Oui. J'étais très frustré après ma 5e place en finale A des JO de Tokyo l'an dernier (avec Roman Röösli). Nous n'avons pas évolué à notre meilleur niveau et initialement, je ne voulais pas arrêter là-dessus. D'un autre côté, j'en avais un peu marre de l'aviron. Cette offre pour la Coupe de l'America est attrayante. J'ai effectué mon choix indépendamment d'Augustin (Maillefer, son compagnon de longue date en aviron, également retenu avec le bateau suisse).»
Pour vos études, est-ce que cela change quelque chose ?
«Après les JO, je suis parti à Oxford pour faire un MBA. Cela dure une année, et je dois finir en août. C'est compatible. Oxford m'a ouvert l'esprit. Il n'y a pas que l'aviron dans la vie, même si j'y ai gagné The Boat Race avec l'équipe Oxford contre Cambridge. Je ne me suis pas préparé spécifiquement pour les tests de sélection avec Alinghi Red Bull. Mais tout s'est bien passé (réd: Delarze, avec ses 194 cm pour 100 kg, n'a, à l'oeil nu, rien perdu de ses qualités physiques...).