La Fête fédérale de lutte a rassemblé des centaines de milliers de personnes pendant trois jours à Pratteln (BL). Le Lucernois Joel Wicki a remporté la couronne.
Finaliste en 2019 à Zoug, Joel Wicki n’a cette fois pas tremblé en battant le Bernois Matthias Aeschbacher. Le Lucernois est le deuxième lutteur de Suisse centrale à gagner une Fête Fédérale après Heinrich Knüsel en 1986.
Parmi les 29 lutteurs romands présents à la Fête fédérale de Pratteln, 15 avaient obtenu les points nécessaires pour continuer l’aventure dimanche. Les «Welsches» n'ont pas remporté la victoire finale, mais ils ramènent plusieurs couronnes.
Près de 300 lutteurs
Au total, 274 lutteurs ont été sélectionnés pour cette 46e Fédérale. Septante ont vu leur parcours s’arrêter samedi.
Le président de la Confédération Ignazio Cassis a qualifié la fête de manifestation symbolique pour la Suisse. La lutte n'est pas une discipline olympique, on n'est pas récompensé par des millions, mais par un taureau, a-t-il poursuivi.
Et pourtant, 400'000 personnes ont fait le déplacement et la fête fait un tabac à la télévision alémanique. «En bref, une minorité de lutteurs a prouvé à la majorité des amateurs de sport que leur discipline en vaut la peine».
Heinz Tännler, conseiller d'Etat UDC de Zoug, où s'était déroulée la dernière fête fédérale de lutte, dépeint ce sport à cheval entre «l'attachement à la terre» et la création de valeur à hauteur de plusieurs millions de francs. En ces temps de crise et de guerre en Europe, un tel événement est plus important que jamais, a-t-il déclaré.
Remise du drapeau
Zoug a ensuite remis le drapeau fédéral de la lutte à Pratteln, où il sera conservé pendant les trois prochaines années. Thomas Weber, conseiller d'Etat UDC de Bâle-Campagne et président du comité d'organisation de la fête, a affirmé l'importance des traditions vivantes comme pilier de la cohésion du pays, à la campagne, mais aussi dans les villes.
D'autres personnalités politiques étaient présentes à la cérémonie, notamment le conseiller fédéral Ueli Maurer (UDC) et la présidente du Conseil national Irène Kälin (Verts).
Spectacle folklorique
Ils ont pu assister au premier rang au programme de la fête, avec près de 200 tambours, autant de gymnastes, un chœur d'enfants, des dizaines de yodleurs et de joueurs de cor des Alpes, sans oublier un orchestre pop de cor des Alpes.
La cérémonie a été suivie d'une nouvelle présentation des prix – des vaches et des chevaux. Le taureau Magnus II, le trophée qui est traditionnellement remis au roi de la lutte, a fait son apparition. Les organisateurs ont annoncé dimanche que Magnus I n'avait pas pu se remettre à temps d'une inflammation.
La fête avait débuté vendredi midi avec la prise du drapeau au château de Pratteln, suivie d'un cortège de près de 4000 participants. Après le cortège, des images d'un groupe folklorique russe ont suscité une certaine inquiétude.
L'une des participantes avait été aperçue avec un «Z» brodé sur la poitrine, symbole de la guerre d'agression menée par la Russie en Ukraine.
Pas encore les chiffres
Le vendredi, un jour avant le début des compétitions de lutte, le site de la fête était déjà bien peuplé, les organisateurs faisant état de 50'000 à 60'000 visiteurs. Les jours de compétition, samedi et dimanche, ils étaient sans doute plusieurs centaines de milliers, les organisateurs n'ayant pas encore les chiffres à disposition.
La Fête fédérale de lutte se déroule tous les trois ans dans une région différente de Suisse. En plus de la lutte, le public peut assister aux épreuves de lancer de pierre (83,5kg, 40kg et 20kg) et à une compétition de hornuss.