CyclismeLa Suisse de Frank devrait jouer les seconds rôles
ATS
28.9.2018
Six Suisses seront en lice dimanche pour la course élite des Championnats du monde sur route à Innsbruck. Mais ils ne devraient avoir aucune chance face aux mastodontes que sont la France, l'Espagne, la Belgique ou la Grande-Bretagne.
D'habitude cantonnés à un rôle d'équipier dans leurs formations, les Six Suisses engagés dimanche pour la course élite des Championnats du monde sur route à Innsbruck auront la chance cette fois-ci de courir pour eux. Il n'y aura pas de leader désigné dans la sélection helvétique.
Avec Mathias Frank, Kilian Frankiny, Steve Morabito, Sébastien Reichenbach, Michael Schär et Patrick Schelling, la Suisse ne paraît avoir aucune chance en regard des mastodontes que sont la France, l'Espagne, la Belgique ou la Grande-Bretagne. Danilo Hondo, l'entraîneur national, ne se fait d'ailleurs guère d'illusions. Les chances de décrocher une médaille lui apparaissent bien minces.
Les Suisses auront donc toute latitude pour mener leur course. Hondo espère que ses coureurs seront à l'attaque.
«Nous devons essayer de courir de manière offensive»
Mathias Frank se sent en relative bonne forme après une saison pleine comme équipier chez les Français d'AG2R. Le Lucernois est avec le Valaisan Sébastien Reichenbach, le Suisse qui semble le plus apte à pouvoir être encore présent en tête de la course lorsque la décision se dessinera. "Nous devons essayer de courir de manière offensive, sans subir les événements, explique Frank. Nous ne devons pas attendre la dernière montée pour tenter quelque chose. Au contraire, ce serait mieux d'avoir de l'avance à un moment dans la course."
"Sur un parcours si exigeant, il n'y aura pas de vainqueur surprise", prophétie Frank. Il voit son coéquipier Romain Bardet très fort, comme Julian Alaphilippe. En revanche, il ne pense pas Peter Sagan va poursuivre son règne. "Il a toujours montré des capacités étonnantes pour s'imposer mais, là, il n'y arrivera pas."
Jolanda Neff, objectif top 7
L'entraîneur national suisse des dames, Edi Tessler est un coach presque sans athlète. Du moins sur route. Pour la course des Mondiaux de samedi à Innsbruck, Nicole Hanselmann recevra l'appui de deux spécialistes du VTT, Sina Frei et Jolanda Neff, laquelle s'est fixée une place dans le top 7 comme objectif.
Jolanda Neff s'est entraînée mercredi pour la première fois, trois jours après sa chute de dimanche sur son genou déjà souffrant. Malgré un Mondial de VTT frustrant avec une quatrième place devant son public et une préparation un peu tronquée, la Saint-Galloise a décidé de s'aligner à Innsbruck. Elle veut essayer de profiter de la chance de pouvoir courir près de chez elle. "Le tracé à l'intérieur et autour d'Innsbruck comporte quelques côtes. Ca me plaît."
La lauréate de la Coupe du monde de cross-country et championne d'Europe se montre ainsi ambitieuse avant le départ. Pour sa deuxième course sur route de la saison, elle affiche son objectif. "Je veux entrer dans le top 7." En fait, elle évoque une progression linéaire. Elle s'était classée 9e à Richmond en 2015 et 8e une année plus tard aux Jeux olympiques à Rio. "Mais c'est évident pour moi que tout doit marcher parfaitement pour atteindre une telle place."
Edi Tesler, qui fut d'abord entraîneur de l'équipe de Suisse dames de VTT, connaît donc bien Neff et Frei. L'Italien estime qu'il s'agit d'un grand défi pour elles. "La distance de plus de 150 km est très longue pour une vététiste. Mais nous espérons que nous serons encore là dans le final de la course."