Alors que les événements sportifs sont annulés ou reportés à la pelle, le monde du sport cherche des solutions de rechange. Une d'elles s'appelle l'E-sport.
L'E-sport est passé d'un produit de niche ces dernières années à un phénomène de masse ces derniers mois. L'époque ou les jeux sur ordinateur n'étaient qu'un passe-temps est révolu. Entre-temps, il permet même de gagner beaucoup d'argent. Les jeux, dont certains poussent à l'inscription dans le programme olympique, brassent des millions.
Ainsi, des milliers de fans se massent dans les halles de foire ou des arènes intérieurs pour suivre les meilleurs joueurs briller avec leurs manettes. Et avec la pandémie de coronavirus qui se développe dans le monde entier, le E-sport garde un précieux avantage sur le sport traditionnel: les jeux en ligne permettent de rester calfeutré chez soi.
Alors que presque toutes les compétitions traditionnelles ont tiré le rideau, les activités entre quatre murs sont en plein boom. Ainsi, la Formule 1 a rapidement vu qu'elle pouvait trouver un bon débouché et a lancé une série de courses virtuelles.
Le Grand Prix de Bahrein, agendé dimanche dernier, a été disputé en vidéo sur un quart de sa distance initiale, qualification incluse. Avec Lando Norris (McLaren) et Nicholas Latifi (Williams), deux pilotes titulaires ont répondu à l'appel du propriétaire de la F1, Liberty Media pour participer à un «Virtual Bahrain Grand Prix»
Parmi les participants, on a retrouvé les trois anciens pilotes de l'écurie Sauber, Nico Hülkenberg, Esteban Gutierrez et Johnny Herbert. C'est le pilote chinois de la Renault Sport Academy Guanyu Zhou qui a gagné la course, qui n'a pas échappé à quelques problèmes techniques.
Puisque la Formule 1 ne devrait pas reprendre avant le mois de juin au meilleur des cas, les Grand Prix du Vietnam, de Chine, des Pays-Bas, d'Espagne et de Monaco devraient eux aussi connaître un déroulement en virtuel.
Tournois FIFA et spéculations des play-off
«Pas d'Euro, pas de Ligue des champions, pas de Premier League, est-ce que quelqu'un a un plan B ?», s'interrogeait la semaine dernière la plate-forme de football «433» avant de présenter son nouveau projet: un tournoi de football en E-sport avec le jeu FIFA de la firme EA Sports. Ainsi dès cette semaine, des stars des 24 nations qualifiées pour l'Euro vont s'affronter sur des pelouses virtuelles. Pour la Suisse, Granit Xhaka a été sollicité.
Il n'y a pas que le football à susciter des vocations virtuelles. Le hockey sur glace (surtout en Europe) peut ainsi espérer vivre la fin des Championnats pratiquement tous interrompus avant les play-off. Pendant que des médias font revivre quelques anciennes éditions des séries finales, d'autres spéculent sur l'issue des play-off, manette à la main. Même des entraîneurs sont virés de manière fictive...
Sagan s'impose à San Remo
Comme beaucoup d'autres disciplines, le cyclisme est en sommeil actuellement. Avec le report de Milan – San Remo samedi, la première des classiques est tombée à l'eau. Le site «cyclingmagazine» ne s'est pas laissé déprimer par la nouvelle et a produit pendant près de sept (!) heures – soit la durée de la Primavera – un compte-rendu de course en direct.
Le site informait sur la position des coureurs, des attaques, des chutes le tout accompagné d'un feu d'artifice en fin de course. Au terme d'un sprint mouvementé, le triple champion du monde Peter Sagan s'est imposé. Un soulagement pour le Slovaque qui a toujours vu la classique italienne lui échapper... Pas de trace d'un coureur suisse dans les 15 premiers.
Tout cela suffira-t-il à combler les envies des amateurs de sport? La nostalgie de véritables émotions dans un stade ou devant la TV reste inassouvie: le virtuel reste le virtuel.
