Noè Ponti s'apprête à changer de vie. Le Tessinois, 3e performeur mondial 2020 sur 100 m papillon, tentera l'aventure universitaire aux Etats-Unis après les JO de Tokyo, à North Carolina State. «Ca a toujours été un rêve d'étudier dans un College», lâche-t-il dans un entretien à Keystone-ATS.
«J'en ai envie depuis tout petit. J'y pensais de plus en plus les dernières années. J'y ai réfléchi très sérieusement pendant le lockdown, prenant contact avec cinq Universités» sur les quelque 40 qui se sont intéressées à lui. «Leur intérêt s'est manifesté après mon titre européen junior de 2019» sur 50 m papillon, explique-t-il.
«Aux Etats-Unis, je pourrai nager et étudier au plus haut niveau. Ce n'est pas possible en Suisse, surtout au Tessin», poursuit Noè Ponti (20 ans le 1er juin), qui finira sa maturité cet été au Liceo de Locarno. «Ce n'est pas simple de combiner sport et études en Suisse», répète ce futur étudiant en économie.
«Aux Etats-Unis, je pourrai m'entraîner autant que je le souhaite en côtoyant des nageurs aussi rapides que moi, tout en faisant mon Bachelor en quatre ans. Ce défi me réjouit énormément», sourit Noè Ponti, conscient que son aventure nord-américaine ne sera pas nécessairement un conte de fées.
Une porte de sortie
«Je sais que ce changement ne sera pas facile à vivre», glisse-t-il. «Avec mes parents, on s'est toujours dit que je pourrais rentrer à la maison si ça ne fonctionne pas, si je ressens trop l'éloignement, si je ne suis pas satisfait du niveau d'études ou de la qualité de l'entraînement. Cette porte de sortie existe», (se) rassure-t-il.
«Mais il s'agira de toute manière d'une expérience unique. Je veux tenter ma chance aux Etats-Unis. Je vais rencontrer de nouvelles personnes, connaître une nouvelle culture. Ca sera l'expérience d'une vie. Peut-être même que je resterai y vivre après mes études, qui sait?», s'interroge-t-il.
«C'est également un rêve, car la natation et le sport en général ont beaucoup plus d'importance aux Etats-Unis qu'en Suisse», estime Noè Ponti, qui n'a pour l'heure pas l'intention de se consacrer exclusivement à son sport. «A 20 ans, il est bon pour moi de ne pas me contenter de nager», glisse-t-il.
«Peut-être que je passerai professionnel à 25 ans. Mais je dois avoir un plan B au cas où je ne deviendrais pas le nouveau Michael Phelps. Et ce plan B, ce sont mes études», souligne le Tessinois, selon qui il est tout à fait possible pour un nageur suisse de devenir une star.
«Une grande famille»
«Quand un sportif suisse obtient des résultats sur la scène internationale, le public et les médias s'intéressent toujours à lui, quelle que soit sa discipline», juge-t-il. «On l'a notamment constaté au Tessin avec l'athlétisme depuis que le relais féminin du 4x100 m a terminé 4e des Mondiaux de Doha», explique-t-il.
Les performances de la sprinteuse Ajla Del Ponte ou les exploits d'une autre Tessinoise, la skieuse Lara Gut-Behrami, sont-ils plus inspirants pour lui que ceux de Jérémy Desplanches? «Je suis un nageur. Ca me donne un coup de boost à chaque fois que Jérémy ou un autre nageur suisse va vite», répond-il.
«Bien sûr, c'est génial de voir des sportifs et des sportives tessinois briller», nuance-t-il. «Mais la natation n'est pas un sport populaire en Suisse, et quand l'un de ses membres réalise un exploit, ça me touche personnellement. L'équipe de Suisse est une grande famille.»