Michael Albasini «L’équipe de Cancellara ? C’est ce qu’il nous manquait»

Nicolas Larchevêque, de retour d’Echallens

29.4.2022

En plaçant le Neuchâtelois Valère Thiébaud, le Valaisan Antoine Debons (mercredi à Romont) et le Bernois Nils Brun (jeudi à Echallens) dans les diverses échappées, l’équipe Swiss Cycling a assuré l’animation sur les deux premières étapes du Tour de Romandie. Des performances qui ont ravi le directeur sportif de la formation, Michael Albasini. Interview.

Michael Albasini peut avoir le sourire : Swiss Cycling a réussi ses débuts sur le Tour de Romandie.
Michael Albasini peut avoir le sourire : Swiss Cycling a réussi ses débuts sur le Tour de Romandie.
Keystone

Nicolas Larchevêque, de retour d’Echallens

Michael Albasini, quel est votre premier bilan vis-à-vis de votre équipe après ces premiers jours sur le Tour de Romandie ?

«Je suis vraiment content de comment ils ont couru. C’est ce que j’avais demandé, d’être offensif et d’aller dans les échappées. Et ils ont bien fait cela. On a eu deux fois le prix de la combativité (Debons mercredi et Brun jeudi). Cela montre qu’ils ont fait ce que j’avais demandé. Pour eux, c’est aussi une belle publicité face aux meilleures équipes du monde, qui cherchent des nouveaux coureurs. C’est un peu l’objectif de l’équipe de Suisse ici.»

Que ce soit Antoine Debons mercredi ou Nils Brun jeudi, ils avaient un large sourire à l’heure des interviews. C’était presque le plus beau jour de leur vie. Des journées comme celles-ci comptent-elles dans la jeune carrière d’un coureur ?

«Bien sûr ! Pour devenir un cycliste professionnel, c’est vraiment pas après pas. Le premier objectif était de participer au Tour de Romandie, le second de prendre part aux échappées. C’est donc presque comme une victoire d’étape. Ils ont très bien roulé et ont lutté jusqu’au dernier moment. Je pense qu’ils peuvent être très fiers d’eux-mêmes. C’est super de monter sur le podium pour recevoir un prix sur le Tour de Romandie. C’est le World Tour, les meilleurs cyclistes sont ici.»

On a vu quelques petites erreurs stratégiques de leur part, comme la chute de Valère Thiébaud sur le prologue mardi. Ce sont des choses qui font partie de leur apprentissage ?

«Une chute, ça peut arriver. Il (ndlr : Thiébaud) n’a pas pris la ligne juste. Ce n’est jamais facile lors de la reconnaissance du parcours car vous n’allez pas à la même vitesse. Il faut apprendre de cette erreur. Mais ça arrive, même si c’est dommage car il aurait fait un bon chrono. Mercredi, Valère et Antoine (Debons) ont pris part à l’échappée sur 150 km à bloc. C’est dur et ce n’est pas facile de récupérer. Et jeudi, quand la course a accéléré, ils l’ont payé. C’est plus que normal.»

Comment vous vous sentez dans ce rôle de directeur sportif ? Avec Mathias Frank qui vous soutient, comment ça se passe ?

«Je trouve que l’on fait un bon travail ensemble. On a réussi à motiver les coureurs et tout se déroule bien pour le moment.»

Fabian Cancellara a annoncé mardi à Lausanne qu’il allait lancer en 2023 une nouvelle équipe professionnelle suisse, le Tudor Pro Cycling Team. Qu’est-ce que cela va changer pour vous ?

«Je pense que, au final, c’est l’équipe Tudor qui participera au Tour de Romandie ces prochaines années. Nous (Swiss Cycling) avions pris cette place car il n’y avait plus d’équipe pro en Suisse. C’est donc une bonne nouvelle d’avoir une Team helvétique. C’est ce qu’il nous manquait ces dernières années (ndlr : depuis la disparition de l'équipe IAM Cycling en 2016). Comme on l’a vu, on a pris cette place et on a pu lancer beaucoup de jeunes coureurs suisses sur les courses du World Tour. Et je pense que la Team Tudor va continuer ainsi.»