Le Tour de France se lance mercredi à l'assaut d'un «monstre» lors de la 17e étape entre St-Gervais et Courchevel, avec le terrible col de la Loze. Pogacar, 2e à 1'48, essaiera de piéger Vingegaard.
C'est la deuxième fois seulement que la Grande Boucle va emprunter ce «Galibier du XXIe siècle», rendu possible depuis que les sept derniers kilomètres à partir de l'altiport de Méribel ont été goudronnés quelques mois avant le premier passage du Tour en 2020.
Et c'est un véritable «monstre» dont la montagne a accouché avec une montée de 28,1 km à 6% qui devient proprement effrayante dans les cinq derniers kilomètres à plus de 10% de moyenne sur une pente irrégulière. Un enchaînement infernal de bosses et de petits replats, un toboggan vers la souffrance.
A l'approche du sommet, on atteint même des pourcentages de 24%, de quoi pratiquement tomber à la renverse, à une altitude (2304 m, point culminant et souvenir Henri-Desgrange de cette 110e édition) où l'oxygène rare peut faire vriller le cerveau.
«C'est l'une des ascensions les plus difficiles du monde», résume Tadej Pogacar, arrivé troisième au sommet il y a trois ans, derrière le vainqueur colombien Miguel Angel Lopez et son compatriote slovène Primoz Roglic.
Cette fois, l'arrivée ne sera pas jugée au sommet mais 6,5 km plus bas, à Courchevel, après une descente hyper technique qui a conduit les organisateurs à installer des matelas utilisés lors des Mondiaux de ski pour ne pas revivre un drame comme celui qui a emporté Gino Mäder sur le Tour de Suisse il y a un mois.
En bas de la descente, le calvaire ne sera pas terminé. Il restera encore environ 500 mètres à 18% pour finir sur l'altiport de Courchevel, ultime difficulté d'une étape de 165,7 km incroyablement difficile.
Avant d'aborder la Loze, où 8, 5 et 2 secondes de bonifications seront attribuées au sommet, les coureurs devront se coltiner trois autres cols, les Saisies (13,4 km à 5,1%), Cormet de Roselend (19,9 km à 6%) et la côte de Longefoy (6,6 km à 7,5%).
«C'est clairement l'étape reine de ce Tour. Déjà parce que c'est celle qui a le plus de dénivelé, 5100 mètres. Et avec l'enchaînement des cols, je vois beaucoup de défaillances dans les derniers kilomètres de la Loze. Là, chacun va être à sa place», souligne Thierry Gouvenou, le traceur du Tour.