Wout van Aert et Remco Evenepoel devront faire l'union sacrée dimanche lors de la course en ligne des Mondiaux de Wollongong. La Belgique ne peut pas se permettre de connaître le même fiasco qu'en 2021, vécu à domicile qui plus est. Côté suisse, on se satisfait pleinement du rôle d'outsider.
La liste des prétendants au podium est longue avec ce parcours vallonné mais pas trop montagneux. Et les attaques de pies, sujet d'inquiétude au sein du peloton cette semaine, ne devraient pas venir perturber la course. «On ne se sent pas vraiment en danger. Mais c'est assez effrayant», souligne Stefan Küng, qui a quelque peu effacé sa déception du chrono individuel – où il avait échoué à 2''95 du titre – en se parant d'or dans le clm par équipe mixte.
Double revanche à prendre
En bronze dans un contre-la-montre individuel remporté par l'étonnant Tobias Foss, Remco Evenepoel rumine en revanche encore son échec. Le prodige belge visait clairement l'or, au sortir d'une Vuelta qu'il a dominée. Sa performance a évidemment soulevé des questions sur son état de forme, alimentant la discussion sur la lutte de pouvoir interne entre lui et son compatriote Wout van Aert.
Avec Evenepoel et Van Aert, le grand chasseur de classiques, l'équipe belge dispose en effet de deux coureurs d'exception dans ces Mondiaux. Un luxe qui peut aussi poser des problèmes lorsqu'il s'agit pour les deux Flamands de faire cause commune le temps d'une course, comme ce sera le cas dimanche.
Ce qui n'est pas une évidence pour ces deux hommes ambitieux au caractère bien trempé. Surtout après l'expérience des championnats du monde disputés dans les Flandres l'année dernière, qui s'était soldée par une catastrophe. Grands favoris, les Belges, qui avaient désigné Van Aert comme leader, s'étaient fait piéger, manquant même le podium dans une course remportée par le tenant du titre Julian Alaphilippe.
Apprendre de ses erreurs
Il s'en est suivi une bataille par médias interposés qui a encore aggravé la situation. Evenepoel, qui avait dû se sacrifier, a critiqué la stratégie dans une interview à la télévision flamande, assurant qu'il avait lui-même les jambes pour devenir champion du monde. «Décevant», a immédiatement jugé Van Aert, affirmant qu'Evenepoel était d'accord avec la tactique définie.
Un an plus tard, les deux rivaux sont à nouveau associés sous le maillot de l'équipe nationale belge et, une fois de plus, la situation de départ est prometteuse. Van Aert, 28 ans, et Evenepoel, de six ans son cadet, assurent qu'ils ont fait table rase du passé et disent vouloir tout faire pour ramener le maillot arc-en-ciel au pays, où il est attendu avec impatience depuis le triomphe de Philippe Gilbert en 2012.
«Nous avons appris de nos erreurs de l'année dernière. C'est mieux d'avoir Remco comme co-leader. Cette année, nos adversaires devront se méfier de deux Belges et non d'un seul», assure Van Aert, qui a même renoncé au contre-la-montre pour tout miser sur la carte des courses sur route.
Suisses en embuscade
Sur les 270 km du parcours, Van Aert et Evenepoel auront du pain sur la planche, et la concurrence s'annonce rude. Parmi les autres candidats au podium, on compte certainement, outre le double vainqueur slovène du Tour de France Tadej Pogacar ou le local Michael Matthews, des coureurs comme Néerlandais Mathieu van der Poel.
L'équipe de Suisse, composée de six membres parmi lesquels le «joker» valaisan Simon Pellaud, tentera de flairer les bons coups comme elle avait si bien su le faire en 2019 (bronze pour Stefan Küng) et en 2020 (bronze pour Marc Hirschi). Küng assure avoir les jambes pour tenir la distance. Stefan Bissegger et le prometteur Mauro Schmid peuvent quant à eux faire parler leurs qualités de finisseur.
Les Néerlandaises au-dessus du lot?
Prévue samedi, la course élite dames (164,3 km, avec 2433 mètres de dénivelé) ne sera pas aussi longue que celle des hommes, mais plus longue que jamais dans l'histoire des Mondiaux. A l'image de la Belgique chez les messieurs, les Pays-Bas semblent en mesure d'imposer leur puissance collective.
L'arma néerlandaise sera emmenée par la triple championne du monde Marianne Vos. Mais un grand point d'interrogation subsiste concernant la grande dame de la saison Annemiek van Vleuten, victime d'une grave chute lors du contre-la-montre par équipe mixte de mercredi qui a entraîné une fracture du coude non déplacée.
La tenante du titre, l'Italienne Elisa Balsamo, tentera une nouvelle fois de pousser la formation batave dans ses retranchements. Tout comme les cadors des autres nations comme la Suisse, qui a deux atouts majeurs à jouer: la Genevoise Elise Chabbey, qui tient la grande forme, et la Bernoise Marlen Reusser, en bronze sur le contre-la-montre individuel. Toutes deux abordent cette course sans pression, après avoir cueilli l'or dans le chrono par équipe.
ATS