La Suisse a écrit une page d'histoire en janvier en décrochant pour la première fois sa qualification pour une phase finale de championnat d'Europe par la voie sportive. Dès vendredi à Bratislava, les Suissesses participeront à ce grand rendez-vous, avec un rôle d'outsider.
Ce sera le premier Euro à se dérouler dans quatre pays, et avec désormais 24 équipes au lieu de 16. La jeune sélection suisse – moyenne d'âge de 22 ans – a mérité sa place grâce à ses bonnes performances lors de la qualification, entre août 2018 et janvier de cette année.
Les filles de l'entraîneur Timo Lippuner disputeront leurs cinq parties du tour préliminaire à Bratislava. Elles affronteront successivement l'Allemagne, la Slovaquie, la Russie, l'Espagne et le Bélarus. Parvenir à se hisser en 8es de finale – donc terminer à l'une des quatre premières places du groupe D – constituerait déjà un grand succès.
Objectifs précis
Le sélectionneur estime que son équipe aura ses chances notamment contre la Slovaquie et l'Espagne, même si ces deux pays «sont un ou deux niveaux au-dessus de nous». Pour Lippuner, le destin de la Suisse se jouera lors de ces rencontres, car le Bélarus et surtout l'Allemagne et la Russie sont bien plus fortes encore.
Mais même contre ces pays, qui font partie des favoris pour les médailles, les Suissesses ne vont pas baisser les bras. «Nous nous fixerons des objectifs précis, non liés au résultat final», explique l'entraîneur. Cette façon de faire a bien fonctionné lors du Volley Masters à Montreux, quand la Suisse a réussi à empocher un set contre chaque adversaire.
Timo Lippuner (39 ans) dirigera l'équipe nationale pour la dernière fois lors de cet Euro. Il quittera Swiss Volley au terme de la compétition pour se consacrer entièrement à son rôle d'entraîneur de Vilsbiburg, en Bundesliga.
Rien à prouver
L'un des atouts de la Suisse sera la capitaine Laura Künzler (22 ans). Avec 78 sélections, elle est la plus expérimentée de l'équipe et l'une des deux joueuses gagnant leur vie à l'étranger, avec Maja Storck. Toutes deux évoluaient la saison dernière en Allemagne, elles connaissent donc bien plusieurs filles qu'elles affronteront vendredi lors de leur entrée dans le tournoi.
Le simple fait d'avoir obtenu la qualification est «un énorme succès», selon Laura Künzler. Il s'agit désormais de profiter pour acquérir autant d'expérience que possible. Le fait d'être dans une position d'outsider est positif. «Nous n'avons rien à prouver à personne», affirme-t-elle. «Notre équipe est jeune avec un grand potentiel, mais il nous manque encore un peu de constance.»
L'un des objectifs sera de gommer ce défaut et de s'améliorer au contact d'adversaires en principe d'un niveau supérieur. Si les Suissesses y parviennent, la mission sera accomplie.