Gymnastique Luca Giubellini sur les traces de son père

ATS

2.10.2023 - 15:05

Le nom de Giubellini est connu depuis longtemps dans le monde de la gymnastique artistique suisse. Luca, 20 ans, suit les traces de son père Daniel. A Anvers, il a permis à l'équipe nationale de décrocher son ticket pour les JO de Paris 2024.

Luca Giubellini dispute actuellement les Mondiaux à Anvers.
Luca Giubellini dispute actuellement les Mondiaux à Anvers.
Keystone

Keystone-SDA, ATS

Daniel Giubellini avait remporté la médaille d'or aux barres parallèles lors des championnats d'Europe de 1990 à Lausanne, après s'être qualifié de justesse pour la finale en huitième position. Il avait ensuite été élu sportif suisse de l'année. En 1992, il avait participé aux Jeux olympiques de Barcelone.

Agé désormais de 54 ans, Daniel Giubellini était aux premières loges dimanche dans le Palais des sports d'Anvers pour soutenir son fils Luca, qui dispute ses premiers Mondiaux. Il n'était toutefois pas particulièrement tendu : «J'arrive à prendre cela relativement à la légère», explique-t-il à l'agence Keystone-ATS.

Luca, 20 ans, est l'aîné de quatre enfants. Matteo (18 ans) et Chiara (17 ans) pratiquent eux aussi la gymnastique artistique au haut niveau. Chiara s'entraîne comme Luca à Macolin, Matteo devrait suivre l'été prochain. Le plus jeune de la fratrie, Elio, a lui aussi fait de la gymnastique pendant quelques années, mais il joue désormais au unihockey. «C'est plus facile en famille quand on pratique tous le même sport», sourit Daniel Giubellini.

Discipline

Les parents de son épouse Sabine étaient également des adeptes de ce sport. Il était donc logique que Luca s'essaie à la gymnastique, et que ses frères et sœurs suivent. Luca souligne toutefois : «Je n'ai jamais été poussé». Ce qui le fascine dans la gymnastique, c'est la variété : «On peut essayer de nouvelles choses, c'est parfois risqué, on doit se dépasser un peu. L'ensemble est idéal.»

De ce point de vue, il lui a été facile de faire des sacrifices. En gymnastique artistique, il est indispensable de s'entraîner beaucoup dès son plus jeune âge. Luca a qui plus est rapidement pu compter sur le soutien d'un enseignant spécialement engagé par l'école de Lenzbourg afin d'aider les athlètes à rattraper la matière manquée.

«Je ne suis pas le plus talentueux, mais je suis capable de travailler quelque chose de manière disciplinée. C'est l'un de mes points forts», souligne Luca Giubellini, dont les agrès préférés sont le saut et le cheval d'arçons. «Je ne suis pas un athlète complet classique, je suis trop déséquilibré pour cela». Comment se décrit-il ? «Ouvert, honnête, direct, amical.»

Enorme évolution

Quelle est l'influence de son père ? «Ce n'est pas comme si je parlais toujours de gymnastique avec lui. C'est avant tout mon père», glisse-t-il. Daniel apporte néanmoins tout de suite une nuance: «De temps en temps, je donne des conseils, mais j'ai toujours été assez réservé».

De toute façon, la gymnastique artistique a énormément évolué par rapport à son époque, les conditions d'entraînement sont aujourd'hui très différentes. «Avec ce que je faisais à l'époque, on n'arriverait plus à rien part aujourd'hui», assure Daniel Giubellini. Ainsi, il ne peut s'empêcher de sourire lorsqu'il voit ses anciens exercices.

Outre le talent et l'encouragement, le soutien des parents est néanmoins une pièce essentielle du puzzle pour Daniel Giubellini. Chez eux, ce soutien va si loin qu'à l'été 2021, Daniel a déménagé avec Chiara à Bienne dans un appartement de trois pièces pour qu'elle ne doive pas trouver une famille d'accueil. Depuis l'année dernière, Luca y habite également.

Bien que Daniel Giubellini soit ainsi séparé de sa femme pendant la semaine, il a été «relativement vite évident» pour eux de franchir ce pas. L'expérience ne devrait il est vrai pas se prolonger dans le temps : l'idée est de revenir à la normale l'année prochaine, Chiara atteignant sa majorité en juillet prochain.

Conséquence positive du coronavirus

Cette situation particulière a été rendue possible par le coronavirus, qui a permis à Daniel Giubellini de ne plus devoir se rendre à Zurich tous les jours mais de travailler à domicile trois fois par semaine (au sein d'une compagnie d'assurance). «Aller à Zurich deux fois par semaine, ça me convient», souligne-t-il.

Ce qu'il a vu à Anvers, avec cette troisième qualification consécutive de l'équipe de Suisse masculine pour des JO, est un soulagement. «Beaucoup de tension et de pression ont disparu», lâche pour sa part Luca Giubellini. «Les JO sont la plus grande chose dans notre sport. C'est dans ce but que je m'entraîne depuis des années».

Certes, Luca Giubellini n'est pas encore assuré d'avoir sa place à Paris. Mais le nom de Giubellini devrait d'une manière ou d'une autre encore faire les gros titres de la gymnastique artistique suisse dans un avenir proche.