Dans une Conférence Ouest ultra-compétitive, les Houston Rockets ont finalement pris la 4e place et affronteront Utah au premier tour des play-off dans la nuit de dimanche à lundi. Un «duel de Suisses» d'entrée de jeu avec Clint Capela face à Thabo Sefolosha.
Cinquième saison en NBA et cinquième participation aux play-off pour Clint Capela. Pierre angulaire du système défensif de la franchise texane, plus actif que jamais en attaque, le Genevois justifie déjà pleinement son contrat de 90 millions de dollars sur cinq ans signé l'été passé. Avec des moyennes de 16,6 points et 12,7 rebonds, Clint Capela a amélioré ses statistiques de la saison dernière. Et le pivot de bientôt 25 ans n'envisage pas de lâcher la pédale d'accélérateur. «Je suis sur la bonne voie, explique-t-il lorsqu'on lui demande d'analyser sa saison régulière. Je progresse, mais je ne suis jamais satisfait et le plus dur reste à venir.»
Plus fort mentalement
Par rapport à la saison passée, Capela a franchi un palier. Son entraîneur Mike D'Antoni a décidé de «lâcher la bête» en lui octroyant six minutes de plus de temps de jeu par match pour atteindre les 33'30. Pas forcément toujours conscient de cet imposant volume de travail, le centre des Rockets sombre même parfois dans l'incrédulité. «Je me demande si je suis encore un être humain, lance-t-il en soufflant. J'ai l'impression de n'être jamais fatigué. Mais à tel point que je suis choqué. Je n'aurais jamais pensé que mon corps était capable d'encaisser tout ça. Je me rappelle quand j'étais en France et que je me demandais si je pourrais disputer 82 matches. J'ai ma réponse.»
La saison n'a pourtant pas été un long fleuve tranquille pour l'ancien gamin de Meyrin. Il y a eu cette blessure au ligament du pouce droit en début d'année qui l'a écarté des parquets du 14 janvier au 22 février. «Ce n'était pas évident d'être contraint de ne pas faire ce que l'on veut faire, se remémore-t-il. Mais j'ai pris cette expérience comme un moyen de grandir et je me sens plus fort sur le plan mental.»
Eclatant James Harden
Au moment de ces séries en best-of 7 où il faut gagner quatre matches, on range son égo au fond de la poche et on ne pense qu'à la victoire. «En play-off, il faut gagner, résume basiquement le Genevois. Tu ne regardes pas tes statistiques.» Ni l'adversaire. Opposés au Jazz de Thabo Sefolosha, les Rockets savaient d'avance qu'ils tomberaient contre une équipe redoutable au premier tour tant la situation est serrée dans cette Conférence Ouest si riche de talents. Entre les Golden State Warriors, premiers, et les Los Angeles Clippers, 8es, il n'y a que neuf victoires d'écart. Le bilan contre Utah est neutre avec deux défaites pour deux victoires récentes. Et sur cinq des six derniers matches, Sefolosha a joué plus de 22 minutes. Un «retour en grâce» qui ne peut pas faire de mal en raison de l'expérience du vétéran veveysan.
Mais pour passer l'obstacle Utah, Houston aura besoin d'un James Harden au top, comme il l'est depuis le mois de novembre, lui qui affiche une moyenne de points de 36,1! «Que dire de plus, interroge Capela à propos de son illustre coéquipier. Il est constant et concentré. Parfois je le vois faire des trucs et dans ma tête je me dis 'wow'.» Partenaire privilégié du célèbre barbu, Capela avoue avoir eu quelques réglages à effectuer lors de son retour de blessure: «Ca nous a pris du temps avec James sur les alley-oops pour retrouver nos sensations. Il a fallu se réhabituer à jouer ensemble. Maintenant que tout le monde est en santé, cela permet de recréer cette alchimie nécessaire, cette confiance.»
Une possible revanche contre les Warriors
Et même s'il ne se projette pas plus loin que le premier tour, Clint Capela ne serait pas contre une remake face au champion qui s'était imposé 4-3 en finale de Conférence l'an dernier. La blessure de Chris Paul, alors que Houston menait 3-2 dans la série, avait scellé l'issue de ce duel. Cette année, Houston a remporté trois de ses quatre rencontres face aux Warriors. Si les Rockets écartent Utah et que Golden State se défait des Clippers, la revanche aurait lieu au tour suivant. De quoi partir avec un possible avantage psychologique? «Non, coupe Capela. Ce sera totalement différent en play-off. En saison avec l'accumulation des matches, tu es des fois moins motivé. En plus, comme ils sont champions, tout le monde cherche à les faire tomber. C'est encore plus dur.»
Mais plutôt que de s'occuper des autres, les Texans se focalisent sur leur jeu. Surtout que leurs adversaires mettent tout en oeuvre pour les faire sortir de leur plan de match. «On remarque que certains passent en zone durant les matches au lieu du marquage individuel, conclut Clint Capela. Ils cherchent à nous déstabiliser. A nous de parfaire notre jeu.» Dès dimanche à domicile, si possible.