Pour gagner une troisième fois le Giro, l'Italien Vincenzo Nibali mise sur la fatigue de ses adversaires directs, l'Equatorien Richard Carapaz et le Slovène Primoz Roglic, dans la dernière semaine de course.
«A partir de demain (mardi) commence une course différente, très exigeante», a estimé le Sicilien, lundi, lors de la seconde journée de repos. A cause de la pluie incessante sur la Lombardie, sa sortie d'entraînement s'est transformée en décrassage sur des rouleaux, à l'intérieur de l'hôtel près de Bergame, comme pour beaucoup de coureurs.
Le «Requin de Messine», vainqueur du Giro en 2013 et 2016, est resté vague sur la tactique à suivre: «Je ne sais pas si je vais donner une attaque franche un jour ou grignoter quelques secondes sur plusieurs jours. Je ne prends rien pour acquis. Tout va dépendre de la fatigue accumulée. La suppression du Gavia enlève quelque chose. A part Carapaz, tout le monde ne supporte pas bien la très haute altitude. On peut se sentir bien un jour et s'écrouler le lendemain.»
«Je ne sous-estime personne», a-t-il ajouté. «Simon Yates est loin mais il a un grand désir de rachat. Astana a une équipe très forte avec Miguel Angel Lopez».
Troisième au classement, Nibali affiche 1'47'' de retard sur Carapaz et 1 min sur Roglic. Mais il doit tenir compte du «chrono» de Vérone, dimanche, à l'avantage du Slovène: «Je n'aime pas beaucoup le contre-la-montre le dernier jour mais je crois que les différences seront moins importantes. De 1 min à 1'30'', je considérerais que l'écart est bon.»
«Ce Giro est très tactique, il y a eu beaucoup de phases d'observation», a souligné Nibali qui a évoqué aussi les changements de vélo, souvent propices à suspicion dans un passé récent: «Je trouve le poinçonnage des vélos très utile.»
La pratique de changements de vélo sans véritable raison a donné lieu à des soupçons sur des dispositifs de fraude technologique. Lors de son élection en 2017, le président de l'Union cycliste internationale (UCI), David Lappartient, avait fait une priorité de la lutte contre cette possible fraude.