Athlétisme
"Nike n'a plus le droit de trouver d'excuses"

ATS

2.10.2019 - 15:11

Les athlètes de l'entraîneur suspendu Alberto Salazar, traités dans la cadre du projet d'entraînement de Nike, étaient «des animaux de laboratoires».

Alberto Salazar (photo) est lourdement chargé par Tyson Tygart.
Alberto Salazar (photo) est lourdement chargé par Tyson Tygart.
Source: Keystone

Ils ignoraient qu'on les dopait à leur insu, affirme le patron de l'agence antidopage américaine Travis Tygart.

«Vous devez comprendre, les athlètes n'avaient aucune idée de ce qu'on leur faisait, de ce qu'on leur donnait. Ils ignoraient les dosages, si c'était autorisé ou interdit», dit M. Tygart dans une interview diffusée mercredi par la chaîne allemande ZDF.

«Aucun athlète actuellement aux championnat du monde de Doha n'est concerné», assure toutefois le patron de l'USADA, l'agence antidopage américaine.

«On les envoyait juste chez le médecin, et on leur disait qu'ils devaient l'écouter, lui faire confiance», poursuit-t-il, interrogé après le scandale provoqué par le suspension de Salazar, responsable du Nike Oregon Project (NOP), un programme d'entraînement soutenu par la firme sportive.

Alberto Salazar, selon lui, «n'a donné aucune chance à ses sportifs de refuser des médicaments ou des méthodes interdits que lui ou son médecin Jeffrey Brown leur prescrivait».

«Une sportive s'est même entendu dire qu'elle devait prendre des médicaments contre un myome (ndlr, tumeur bénigne de l'utérus) alors qu'elle n'avait pas de myome. Ils ont menti aux sportifs et poursuivi leurs expériences scientifiques sur eux dans le NOP», accuse M. Tygart.

Interrogé sur la responsabilité de Nike, qui soutenait le projet, M. Tygart est clair: «J'espère que Nike va prendre ça comme un wake-up call. Ils n'ont plus le droit de trouver d'excuses, ils doivent admettre que des expériences ont été réalisées sur des athlètes en leur nom et dans leur centre d'entraînement, et que c'était simplement mauvais».

Selon lui, 10 athlètes associés au NOP entre 2010 et 2014 se sont adressés à l'USADA pendant le cours de l'enquête: «Tous ont mis leurs données médicales à notre disposition. Nous avons découvert qu'elles étaient falsifiées, que de fausses informations avaient été ajoutées, après que nous les ayons officiellement demandées».

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