Steffen Benjamin Steffen: "On risque de perdre très vite la tête"

ATS

30.3.2020

Quatrième des Jeux de Rio 2016 à l'épée individuelle, Benjamin Steffen est contraint de repartir pour un tour. Le report des Jeux de Tokyo «condamne», en effet, le Bâlois de 38 ans de prolonger sa carrière alors qu'il entendait la conclure cet été au Japon.

Dans une interview accordée à Keystone-ATS, le gaucher, membre du quatuor titré aux Championnats du monde 2018, confirme sa volonté de se donner tous les moyens de briller l'an prochain à Tokyo. Malgré le poids des ans pour un épéiste qui a fêté son 38e anniversaire le 8 mars dernier.

Benjamin Steffen (à droite): "Je dois revoir tous mes plans."
Benjamin Steffen (à droite): "Je dois revoir tous mes plans."
Keystone

Benjamin, le report des Jeux en 2021 a été acté la semaine dernière. Comment l'avez-vous accueilli ?

«Ce report était dans l'air. Pour être honnête, je l'avais anticipé. Dans ma tête, tout était clair: 2020 devait être ma dernière année et j'allais à Tokyo pour gagner une médaille. J'avais déjà entrepris toutes les démarches pour augmenter après l'été mes activités professionnelles dans l'enseignement comme professeur d'anglais et de sport. Maintenant, je dois revoir tous mes plans. Et cela vous «bouffe» une certaine énergie.»

La Suisse avait pratiquement acquis sa qualification pour l'épreuve par équipes à l'épée des Jeux. N'avez-vous pas peur que les résultats acquis ne comptent plus et que le processus de qualification ne reparte de zéro ?

«Il ne restait plus qu'un tournoi à disputer pour entériner notre qualification. Même si notre tâche ne s'apparentait pas à une simple formalité, nous étions, c'est vrai, bien partis pour valider notre billet pour Tokyo. J'espère que les résultats acquis seront toujours pris en compte avec la même importance. Et que l'on ne donnera pas une seconde chance aux autres équipes qui n'ont pas obtenu les résultats synonymes de qualification. Cela ne serait pas juste. Mais d'un autre côté, je n'imagine pas une saison 2020/2021 complètement au ralenti. Mais il ne sert à rien de se prendre la tête sur ce sujet des qualifications. On risque de la perdre très vite...»

Vous avez été diminué ces dernières saisons par des problèmes à la hanche. Cette gêne ne risque-t-elle pas de vous empêcher de pratiquer votre sport au plus haut niveau une année de plus ?

«Je n'ai plus mal à la hanche. Seulement, je souffre aujourd'hui du genou en raison de la charge de travail imposée. Je dois désormais être pleinement à l'écoute de mon corps. Le but est d'être parfaitement prêt sur le plan physique avant de retourner à la salle pour m'entraîner.»

Parvenez-vous à vous entraîner normalement durant cette période de confinement ?

«Oui. Je cours, je fais du vélo. J'ai des appareils chez moi pour la musculation. Et j'ai la... clé de la salle d'armes si je veux travailler le jeu de jambes qui est si spécifique aux épéistes.»

Sur le plan financier, est-il raisonnable de prolonger d'une année votre carrière ?

«Je dois encore faire le point pour éclaircir cette question. Mais je veux croire que les personnes et les instances qui me soutiennent seront toujours à mes côtés en 2021.»

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