Cyclisme sur piste Piste: Léna Mettraux rêve de Tokyo

ATS

28.2.2020 - 10:05

Le cyclisme féminin sur piste en Suisse commence à exister. La Vaudoise Léna Mettraux en est la pointe avec l'Argovienne Aline Seitz.

Léna Mettraux espère participera aux JO de Tokyo et à ceux de Paris.
Léna Mettraux espère participera aux JO de Tokyo et à ceux de Paris.
Source: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

Le duo cherchera à se qualifier pour Tokyo ce samedi lors des Mondiaux de Berlin dans l'épreuve de la Madison. Pour rejoindre le Japon, les Suissesses devront mettre cinq rangs d'écart entre elles et les Ukrainiennes. Ce n'est pas gagné d'avance.

Léna Mettraux est ce qu'on peut appeler une «fondue» de vélo. Bon sang ne saurait mentir. Fille du président du Vélo-Club Echallens, elle s'est retrouvée sur deux roues dès son plus jeune âge. Elle a d'abord privilégié le VTT. Mais à l'automne 2016, Daniel Gisiger et Swiss Cycling ont décidé de monter un projet féminin sur la piste avec pour but de former des compétitrices capables d'évoluer en Coupe du monde, aux Mondiaux et objectif suprême aux Jeux olympiques.

«Quand ils ont demandé si j'étais intéressée, j'ai répondu oui sans trop savoir. J'avais peut-être roulé deux fois de ma vie sur la piste. En plus, je venais du VTT où on est en contact permanent avec la nature. Alors me retrouver enfermée dans un vélodrome, je savais pas trop... Mais j'ai tout de suite aimé. Les entraînements sont ludiques et ça va vite», explique la pistarde vaudoise (21 ans).

A Granges, il a fallu apprendre les fondamentaux de la piste. «Avec Aline, nous avons appris à réaliser les passages de relais, nous étions parfois que quatre sur la piste. Alors bien sûr, c'est bien différent quand on se retrouve en compétition avec 16 équipes.» La Vaudoise a également fait connaissance avec les chutes, qui laissent bien des brûlures sur la peau.

«Le vent, la pluie et les pavés, j'adore!»

Comme beaucoup de pistards et pistardes en Suisse, Léna Mettraux vit encore chez ses parents en raison de revenus modestes. «Grâce à l'armée et à un ou deux sponsors, je peux déjà assumer mes frais de matériel et de déplacements.»

Elle effectue actuellement son école de recrues. A-t-elle seulement porté une fois l'uniforme ? «Bien sûr, les trois premières semaines nous les avons passées à Wangen an der Aare à faire des exercices typiquement militaires.» Elle s'est ensuite retrouvée à Macolin où là, elle peut passer son temps à s'entraîner et à participer à des compétitions. Ainsi, la petite semaine passée à Berlin, lui est comptée comme temps accompli sous les drapeaux.

Après les Mondiaux, Léna Mettraux partira faire de la route. Elle est membre d'une équipe luxembourgeoise. Elle peut ainsi disputer des courses du calendrier belge nettement plus fourni que le programme helvétique pour les dames. «En Belgique, c'est plat, il y a du vent, de la pluie et des pavés. J'adore ça !» Elle en profite pour apprendre à «frotter», un exercice toujours utile sur la piste.

Comme beaucoup de concurrentes, elle regrette la faible part accordée au cyclisme féminin dans les médias. «Les hommes auraient intérêt à regarder les courses féminines à la TV, c'est tout aussi intéressant.» Elle espère que l'organisation des Championnats du monde sur route à Aigle et Martigny permettra au cyclisme dames d'occuper les écrans de la RTS un peu plus qu'à l'accoutumée.

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