Aviron Pour Jeannine Gmelin, le chemin est le but

sfy, ats

10.8.2022 - 14:02

La skiff vise une cinquième médaille européenne à Munich, même si 2022 est pour elle avant tout une saison de transition.

A 32 ans, Jeannine Gmelin demeure une féroce compétitrice.
A 32 ans, Jeannine Gmelin demeure une féroce compétitrice.
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A 32 ans, Jeannine Gmelin demeure une féroce compétitrice. La skiff vise une cinquième médaille européenne à Munich, même si 2022 est pour elle avant tout une saison de transition.

La Zurichoise a déjà presque tout vécu, avec la consécration en 2018 sous la forme d'un titre mondial. Seul le podium olympique s'est jusqu'ici refusé à elle: elle a dû se contenter d'un 5e rang tant en 2016 à Rio qu'en 2021 à Tokyo.

C'est pourtant à Tokyo que Jeannine Gmelin a compris qu'elle allait s'embarquer dans un nouveau cycle olympique jusqu'à Paris 2024. «J'ai remarqué là-bas que j'avais toujours autant de plaisir à adopter ce style de vie qu'est l'aviron», explique-t-elle dans un entretien avec l'agence Keystone-ATS.

Un changement nécessaire

De plus, la championne d'Europe 2018 était «mega» satisfaite de sa performance sur le plan d'eau japonais, malgré le fait qu'elle n'ait pas réussi à monter sur le podium. «J'ai fait le maximum absolu compte tenu des circonstances», rappelle-t-elle.

Par circonstances, elle fait allusion au fait qu'elle évolue depuis le printemps 2019 au sein d'une cellule privée. Ceci parce qu'elle voulait absolument continuer à travailler au côté de Robin Dowell, lequel avait été licencié auparavant de son poste d'entraîneur national par Swiss Rowing.

Pour Jeannine Gmelin, la situation était loin d'être simple. Mais «en même temps, j'ai beaucoup appris. Robin et moi aurions trouvé dommage de ne pas profiter de l'expérience que nous avions partagée. Au fond de moi, je suis convaincue d'être suffisamment forte pour décrocher une médaille à Paris», lâche-t-elle.

Sagesse...

«Mais je vivrais aussi très bien si cet objectif ne se concrétisait pas», enchaîne la Zurichoise, dont le mantra est simple: le chemin est le but. Elle s'est en effet rendue compte qu'une approche axée sur le processus lui permettait de mieux vivre avec les résultats qu'elle obtient.

«Si les résultats sont toujours de premier plan, on finit par oublier le moment présent», souligne Jeannine Gmelin, qui est devenue bien plus sereine avec l'âge.

L'une des conclusions de sa 5e place décrochée à Tokyo est ainsi que Robin Dowell et elle ont fait beaucoup de choses correctement. «Sinon, un tel résultat n'aurait pas été possible», glisse la Zurichoise, qui est cependant toujours en quête d'optimisation. Et c'est au niveau de l'efficacité qu'elle cherche à s'améliorer.

...et efficacité

Jeannine Gmelin est ainsi consciente d'avoir trop voyagé dans le passé. Mais la donne a changé: elle passe la majeure partie de son temps à son domicile de Kerns, et rame à nouveau principalement à Sarnen où s'entraîne également l'équipe de Suisse. Elle a en outre déniché un local pour effectuer ses entraînements de musculation.

Cette efficacité logistique est d'autant plus décisive que Jeannine Gmelin est désormais active aussi bien dans la commission des athlètes que dans le conseil exécutif de Swiss Olympic. «Dans une certaine mesure, ces deux activités me prennent de l'énergie que je pourrais dédier à la pratique de l'aviron», note-t-elle.

L'équilibre est donc primordial pour la Zurichoise, qui ne se fixe pas d'objectif précis avant les championnats d'Europe. Ces joutes munichoises ne constituent en effet pas son plus grand rendez-vous de la saison: son pic de forme est programmé pour les Mondiaux de Racice du 18 au 25 septembre.

Cinq mois sans aviron

Mais 2022 reste une saison de transition pour elle. Après Tokyo, Jeannine Gmelin s'est ainsi accordé une pause de cinq mois dans la pratique de l'aviron. Pendant trois mois, elle ne s'est pas entraînée du tout, avant de recommencer lentement hors de l'eau. Elle en avait bien besoin.

Auparavant, sa carrière avait été «plus ou moins» ininterrompue pendant dix ans, avec des breaks jamais plus longs que quatre semaines. «J'ai dû me forcer, afin de conserver de l'énergie jusqu'à Paris», explique-t-elle. «Ce sont des enseignements du passé. Je me connais désormais très bien, je peux mieux m'évaluer».

La Zurichoise s'entraîne pleinement depuis fin mars/début avril. Elle a néanmoins réussi à monter sur le podium de la Coupe du monde tant à Poznan (2e) que sur le Rotsee (3e). De quoi lui autoriser tous les espoirs sur le plan d'eau d'Oberschleissheim, même si ces Européens ne constituent qu'une étape sur la route de Paris 2024.