Kambundji "Pour le moment, j'ai de la peine à me l'imaginer"

Chris Geiger, à Köniz.

15.5.2020

Déconfinement du sport d'élite amorcé, annulation du Weltklasse, reprogrammation d'Athletissima: la semaine a été riche en actualités pour l'athlétisme. L'occasion pour Bluewin.ch d'aller à la rencontre de Mujinga Kambundji. Interview.

Mujinga Kambundji (27 ans) nous a accueilli jeudi au stade du Liebefeld à Köniz.
Mujinga Kambundji (27 ans) nous a accueilli jeudi au stade du Liebefeld à Köniz.
Teleclub

Mujinga Kambundji, le déconfinement sportif a été amorcé ce lundi 11 mai en Suisse. Qu'a changé cette mesure pour vous?

"Durant le semi-confinement, j'avais pu continuer à m'entraîner ici au stade du Liebefeld en conservant le même rythme qu'à l'accoutumée. Le principal changement lié au déconfinement est que je peux à nouveau me rendre au Wankdorf, où je m'entraîne habituellement en hiver et au printemps. Je peux faire mes sessions à l'intérieur lorsqu'il fait froid et les infrastructures proposent aussi une grande salle de force. J'ai beaucoup plus de matériel qu'ici à Köniz. J'ai donc tout à disposition pour pouvoir m'entraîner à nouveau à 100%."

Avez-vous accueilli cette annonce comme un soulagement?

"Je dois reconnaître que j'ai de la chance d'avoir un libre accès au stade ici et de pouvoir m'entraîner quand je le souhaite. Mais je dois dire que je suis quand même contente de pouvoir retourner au Wankdorf et recommencer mes entraînements habituels."

Avez-vous eu une certaine appréhension de retrouver une vie plus "normale"?

"Pour le moment, j'ai toujours de la peine à me l'imaginer. Je ne sais pas quand nous allons vraiment retrouver une vie 'normale'. C'est donc difficile à dire."

En raison de cette pandémie de coronavirus, toutes les compétitions ont été annulées ou reportées. Est-ce vivable financièrement sans les cachets des meetings?

"Il était rapidement clair qu'il n'y aurait pas ces revenus. Je peux toutefois compter sur des partenaires qui travaillent avec moi sur le long terme. Je n'ai donc pas de souci de ce côté-là."

Le Conseil fédéral a débloqué mercredi des fonds pour le sport d'élite en Suisse. Etes-vous concernée par cette mesure?

"Non, pas directement. Si l'athlétisme est suffisamment soutenu? Honnêtement, je ne peux pas trop répondre à cette question car je ne sais pas exactement à quelle hauteur notre sport est soutenu par la Confédération ou ce dont Swiss Athletics aurait besoin."

La Diamond League a communiqué mardi que les finales du Weltklasse de Zurich étaient annulées. Comment avez-vous accueilli cette nouvelle?

"Je m'attendais à ce que le Weltklasse, Athletissima et les autres meetings de la Diamond League ne puissent pas se dérouler comme d'habitude. J'ai quand même l'espoir que les rendez-vous suisses aient lieu sous un autre format. Ce ne sera pas comme on les connaît, mais je pense qu'un petit quelque chose sera organisé pour les athlètes."

D'abord annulé, Athletissima a finalement été reprogrammé le 2 septembre. Jacky Delapierre a toutefois tempéré en avertissant que l'événement n’aura pas lieu à la Pontaise et que ce ne sera pas un meeting traditionnel. En tant qu'athlète, en savez-vous davantage?

"Non, pas beaucoup plus (rires)! Je sais simplement qu'un petit quelque chose sera organisé. Mais je ne sais ni quoi, ni comment, ni sous quelle forme. Comment je gère le flou? Je dois reconnaître que c'est difficile. J'essaie simplement de me concentrer sur ce que je peux influencer. C'est-à-dire mon entraînement et ma forme. Pour le reste, j'espère simplement qu'il y aura quelques compétitions."

La Diamond League a également annoncé mardi que le meeting d'Oslo se déroulera sous un format proche de l'exhibition. Est-ce important pour les athlètes que ce type de solutions soient trouvées?

"C'est surtout important que nous puissions faire quelque chose cette année, que ce soit à l'entraînement ou en compétition. Il y aurait évidemment beaucoup plus de plaisir de pouvoir courir lors de meetings. Ce serait aussi bien pour le public, pour les gens qui aiment regarder l'athlétisme que des compétitions aient lieu, peu importe leur format."

Votre ancien entraîneur sur le 4x100 m, Laurent Meuwly, a évoqué cette semaine dans la presse la possibilité d'organiser des meetings non officiels, notamment aux Pays-Bas. Est-ce que cela vous plairait?

"Oui, ce serait vraiment super si on avait la possibilité de faire ça, s'il n'y a toujours pas de compétition dans quelques mois. Ce serait une bonne alternative pour les athlètes pour que nous puissions retrouver le feeling de courir contre quelqu'un d'autre."

Même à huis clos?

"Tout dépend des compétitions. Ce ne serait pas du tout la même chose pour Athletissima ou le Weltklasse. Dans l'athlétisme, nous avons toutefois aussi des concours de plus petite taille, où il n'y a pas énormément de monde. Si le huis clos est dans un petit stade, lors d'un petit meeting et que ça ne dure pas trop longtemps, alors je pense que c'est faisable."

Malgré tout ce flou, avez-vous des objectifs pour cette année?

"Je n'ai pas vraiment un but au niveau du chrono, mais plutôt de bien m'entraîner et d'être en forme. Si je veux courir vite l'année prochaine, je dois avoir un certain niveau de performance durant cette saison. Ma motivation est donc d'être compétitive cette année... pour l'être encore plus l'année prochaine."


L'intégralité de l'interview de Mujinga Kambundji sera à retrouver prochainement sur Teleclub Zoom.

ITW Mujinga Kambundji

ITW Mujinga Kambundji

15.05.2020

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