VoilePour ses 80 ans, le Bol d'Or s'offre une affiche indécise
ATS
7.6.2018
Pour cette édition anniversaire, la classique lémanique attire toujours autant. Parmi les centaines de bateaux qui prendront le départ ce week-end, Alinghi cherchera à confirmer son succès de l'année dernière. Mais l'équipage genevois devra faire face à une dizaine d'outsiders.
Le lac sera pris d'assaut par plus de 550 bateaux samedi dès 10h00, à l'occasion de la classique des classiques lémaniques, le Bol d'Or. Une régate, souvent considérée comme la plus importante du monde en bassin fermé, qui fêtera cette année sa 80e édition.
Le Bol d'Or est un monument de la voile, un laboratoire qui a vu quelques-uns des plus grands navigateurs de la planète s'affronter sur un plan d'eau réputé pour la complexité de ses vents. Un laboratoire, aussi, du point de vue technologique, avec l'innovation en guise de fil rouge.
Qui dit innovation, sur le Léman, dit forcément D35, ces catamarans monotypes qui règnent sur la course depuis leur première participation, en 2004 (une seule édition, celle de 2013, leur a échappé). Tenant du titre, Alinghi fait toujours partie des favoris. "Mais il y a dix bateaux qui peuvent gagner", nuance pour l'ats Arnaud Psarofaghis, régleur de la grand-voile et co-skipper dans l'équipe genevoise.
Le prodige - 17e participation, déjà trois victoires, alors qu'il n'a pas encore 30 ans - pense que les huit embarcations qui participent au D35 Trophy ont leur chance, ainsi que Safram (un Ventilo M1) et, bien entendu, le Ladycat powered by Spindrift (D35) de Dona Bertarelli qui, s'il s'impose, pourrait conserver définitivement le trophée (ce serait la troisième victoire en cinq ans).
«Sur le Bol d'Or, une grosse erreur est très difficile à rattraper»
Arnaud Psarofaghis, dont la première participation remonte à 2000 - "c'était sur un monocoque, je faisais les sandwiches et dormais la nuit pendant que mon oncle barrait" -, connaît la course par coeur. Il affirme ainsi que la clef du parcours (Genève - Le Bouveret - Genève) sera la capacité "à saisir la bonne opportunité".
"Il faudra être patient, rester au contact des autres équipes et choisir la bonne option au bon moment pour faire la différence, détaille le Genevois. Sur le Bol d'Or, une grosse erreur est très difficile à rattraper."
Patience était aussi le maître-mot de Lionel Fontannaz, l'expert de MeteoSuisse venu livrer ses prévisions. Le régime de brise qui régnera sur la région ce week-end ne permettra probablement pas aux concurrents de battre le record de l'épreuve (5h01'50 en 1994 par le Triga IV de Peter Leuenberger) et la lutte aura pour cadre ces petits vents si difficiles à lire, anticiper et optimiser.
Stamm, Dick et Peyron au départ
"Avant de gagner, il s'agit surtout de faire une belle course", insiste Psarofaghis. Elle devrait l'être compte tenu du plateau réuni avec, cette année encore, quelques grands noms de la voile internationale. Notamment le Genevois Bernard Stamm ou les Français Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron.
Ce dernier sera à bord d'Okalys Youth, où il fera équipe avec Arnaud Grange, le fils de Nicolas Grange, le skipper historique d'Okalys qui passe gentiment la main à la nouvelle génération. Peyron avait vécu une première expérience dans l'équipe en 2000, soit deux ans avant la naissance d'Arnaud Grange, qu'il a donc vu naître et grandir. "C'est assez génial de pouvoir les réunir et de mettre le plus jeune barreur avec l'un des plus anciens", s'amuse Nicolas Grange dans le programme officiel de ce 80e Bol d'Or fier de son histoire mais résolument tourné vers l'avenir.