L'Agence mondiale antidopage (AMA) a privé le laboratoire de Moscou de son habilitation à analyser des «échantillons de sang dans le cadre du programme de passeport biologique de l'athlète», a annoncé l'agence basée à Montréal.
«Cette mesure, précise l'AMA, a été prise à la lumière de la décision du 9 décembre», qui interdit à la Russie de participer pour quatre ans aux principaux évènements internationaux, notamment les Jeux olympiques 2020 et 2022 et la Coupe du monde de foot 2022.
Depuis 2015 et la révélation d'un système de dopage institutionnalisé en Russie, le laboratoire antidopage de la capitale russe avait déjà perdu son accréditation de l'AMA l'autorisant à mener des contrôles antidopage mais avait été réhabilité en mai 2016 à effectuer des analyses en lien avec le passeport biologique uniquement.
«Il est pratiquement impossible pour les laboratoires d'interférer avec les variables sanguines des échantillons (dans le cadre du passeport biologique)», explique dans un communiqué l'AMA qui a finalement décidé de suspendre l'habilitation du laboratoire au coeur du scandale de dopage russe.
D'après le «rapport McLaren» commandé par l'AMA, celui-ci était téléguidé par le ministère des Sports qui lui a demandé de blanchir plus de 500 contrôles positifs entre 2011 et 2015.
C'est l'une des raisons pour lesquelles l'AMA avait exigé de récupérer toutes les données brutes des contrôles du labo. Jusqu'à ce que les experts informatiques missionnés par l'agence découvrent que les données, remises début 2019, avaient subi de nombreuses altérations, dont «des centaines» de résultats suspects effacés.
La goutte de trop ayant provoqué la série de sanctions sans précédent contre la Russie, qui a fait appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS) de son exclusion des JO 2020 et 2022.