Roman Mityukov sera le principal atout suisse lors des Mondiaux de Doha, dont les courses en grand bassin démarrent dimanche, en l'absence de Noè Ponti. Comme il en a l'habitude, le Genevois n'énonce pas d'objectif précis. «Mais c'est toujours mieux de repartir avec une médaille», glisse-t-il.
Médaillé de bronze l'été dernier à Fukuoka sur 200 m dos, Roman Mityukov se sait attendu au tournant au Qatar sur sa discipline de prédilection. «Mais je ne serai pas à 100% de mon potentiel», tempère celui qui figure en tête de l'Entry List de cette épreuve en l'absence des deux premiers de Fukuoka Hubert Kos et Ryan Murphy.
«Le grand objectif de l'année, ce sont bien les Jeux de Paris. Et il est déjà difficile de planifier plus d'un pic de forme durant la même saison», poursuit sagement le Genevois de 23 ans, qui s'est confié à Keystone-ATS par téléphone une semaine avant de s'envoler pour Doha.
N'y a-t-il pas eu finalement trop de compétitions programmées après la pandémie de Covid-19 ? «On n'est obligés ni de disputer chaque compétition, ni d'être à 100% à chaque fois», répond Roman Mityukov, qui a renoncé cet hiver aux Européens en petit bassin et ne donnera pas tout lors des Européens en grand bassin en juin en Serbie.
«Et ce serait quand même hypocrite de dire qu'on a trop de grandes compétitions, car c'est là qu'on bénéficie d'une certaine médiatisation», souligne encore celui qui s'était révélé au grand public en se parant de bronze lors des Européens 2021 avant d'échouer à trois reprises au 4e rang lors des Européens 2022.
Un piège
Roman Mityukov concède que ces Championnats du monde de Doha constituent «un tout petit peu» un piège. «Je suis conscient du statut qui est désormais le mien. Mais ça ne serait pas un gros problème si je ne finissais pas sur la boîte. Même si une médaille, c'est toujours bon pour la confiance», glisse-t-il.
Le Genevois entrera en lice lundi dans l'Aspire Dome de Doha, à l'occasion des séries du 100 m dos où une finale (mardi) est à sa portée. Il abattra sa meilleure carte dès jeudi sur 200 m dos, discipline dont la finale est programmée le vendredi 17 en soirée. «Tout peut arriver» sur 200 m dos, conclut-il.
Desplanches pour valider son ticket
Quatre autres Helvètes seront engagés dans le grand bassin qatari. Pour le vice-champion du monde 2019 du 200 m 4 nages Jérémy Desplanches et la championne d'Europe 2022 du 200 m brasse Lisa Mamié, l'objectif no 1 est de décrocher une limite pour les JO de Paris. Le Genevois l'avait manquée pour 0''06 l'an passé.
Jérémy Desplanches, qui s'entraîne désormais au côté de Roman Mityukov à Genève, espère évidemment lui aussi briller avant tout à Paris cet été. Le Genevois, qui mettra fin à sa carrière après ces Jeux, devrait pouvoir satisfaire sans trop de difficultés aux minimas (1'57''94). Mais il en veut plus à Doha.
Lisa Mamié, qui était quant à elle passée à huit centièmes d'un ticket olympique sur 100 m brasse l'an dernier, a elle aussi les moyens de valider sa qualification. La Zurichoise peut viser une finale, comme Antonio Djakovic (200 et 400 m libre) qui a en revanche déjà son billet pour Paris en poche. Dernier Suisse engagé, Marius Toscan est surtout là pour emmagasiner de l'expérience.
ATS, par Gilles Mauron