A l'occasion d'un match de préparation en vue du Championnat de NBA, les Houston Rockets ont largement battu les Shanghaï Sharks 140-71. Les deux Suisses, Clint Capela et Thabo Sefolosha ont joué avec la franchise texane.
Capela a brillé en inscrivant 25 points en 19 minutes de jeu. Il s'est montré le meilleur scoreur de son équipe. Quant à Sefolosha, il a foulé le parquet pendant 14 minutes pour 3 points et 3 bebonds défensifs.
Avant d’attaquer sa 14ème saison de NBA, Thabo Sefolosha nous a livré ses impressions sur son nouveau challenge avec les Houston Rocket. Entre retrouvailles, transfert, titre NBA et possible raclette, le Veveysan de 35 ans est “d’attaque à 100%.” Interview…
Thabo Sefolosha, vous allez attaquer votre 14ème saison en NBA. Comment vous sentez-vous physiquement et expliquez-nous votre choix d’avoir signé avec la franchise texane?
“Je suis d’attaque à 100%, c’était un très bon été pour moi, mes blessures sont derrières et je suis prêt et content d’attaquer une 14ème saison en NBA dans ma nouvelle équipe des Houston Rockets. C’est un beau challenge sportif, c’est une des équipes qui me parlait le plus en début d’été. Retrouver Russell Westbrook, James Harden et Clint Capela, c’est quelque chose qui a pesé dans la balance.”
Avant de signer, vous avez participé à un camp d'entraînement “test” à Las Vegas. Comment l’avez-vous vécu? Avez-vous senti une certaine pression comme si vous deviez, à 35 ans, à nouveau prouver quelque chose ?
"Quand une équipe te demande de venir pour voir où tu en es et pour juger de ce que tu es encore capable de faire, c’est vrai que ce n’était pas vraiment ce que je m’étais imaginé. Je l’ai fait pour pouvoir débloquer la situation car c’était vraiment une équipe que je voulais intégrer."
"Ils l’ont fait aussi pour juger mon niveau de motivation. J’ai bien fait d’aller les voir. Après les discussions ont été rapides. Tout l’été nous étions en contact avec eux. Ils ont proposé plusieurs contrats qui ne me plaisaient pas. Il y avait des parties non garanties incluses et c’est difficile d’amener sa famille dans une situation où en décembre et janvier, je pouvais être relevé de mes fonctions. J’ai fait tout le nécessaire et j’ai montré que j’étais en pleine forme pour qu'ils puissent me garantir l’année de contrat." (ndlr : Sefolosha a signé un salaire annuel minimum "vétéran" de 2,5 millions de dollars)
Vous avez logiquement priorisé la sécurité familiale. Comment vit-elle ce nouveau déménagement au Texas ?
"Cela fait 13 ans qu’on est installé aux USA, on va apprendre à connaître cette nouvelle ville, on est impatient et l'acclimatation va très bien se dérouler."
Avec votre longue expérience en NBA, vous avez sûrement un rôle spécial à jouer dans le vestiaire ? Comment imaginez-vous le leadership au sein des Houston Rocket ?
"C’est encore un peu tôt pour le dire mais James Harden devrait être le leader naturel dans l’équipe. Chacun doit trouver son rôle. Avec la connexion que j’ai avec Westbrook, Harden et Clint je peux être le pont entre les joueurs et faire en sorte que les égos soient gardés dans les vestiaires ou en tout cas au second plan."
À moins d’un mois du début de la saison, quels sont les objectifs fixés par le club ?
"On ne parle jamais vraiment d’objectifs, c’est une pression qui est inutile. Nous sommes tous des joueurs professionnels ambitieux. On veut tous toucher au potentiel maximum de l’équipe et cela va demander que certains fassent des sacrifices, que certains changent leur manière de penser ou de jouer mais la vérité c’est qu’on a envie d’aller en finale et titiller le titre NBA."
En signant avec les Houston Rocket, avez-vous des attentes personnelles ?
"Je n’attends rien en particulier mais je m’attends à vivre une superbe saison avec cette chance de rejouer avec James et Russel, c’est une chance unique et très spécial. C’est un superbe challenge sportif et nous avons les cartes en main pour faire quelque chose de spécial."
Pour la première fois en NBA, vous allez partager le vestiaire avec un autre Suisse, Clint Capela. Une belle histoire non ?
"On a beaucoup de choses en commun par notre parcours et je suis impatient d’apprendre à le connaître car on a jamais vraiment eu la chance de jouer ensemble et passer du vrai temps ensemble. Ça va être vraiment cool, c’est la cerise sur le gâteau d’avoir les deux Suisse qui sont réunis dans la même équipe de NBA."
En parlant de la Suisse. Maintenant que vous êtes deux helvètes dans le club, comment est perçu ce pays par les autres joueurs ?
"La géographie mondiale n’est pas le point fort des Américains, qu’on soit Suisse, Suédois, Finlandais ou Espagnol ça change assez peu les choses. Notre origine n’a pas un grand impact sur nos coéquipiers. Ils n’ont pas la culture de savoir qu’est ce qui est typiquement Suisse, ou Italien. Il n’y a pas de stéréotype à moins peut-être d’organiser une raclette avec toute l’équipe !"
Avez-vous déjà songé à votre reconversion quand le moment sera venu ? Allez-vous restez dans le monde du basket, dans la formation, où d’autres challenges vous font-ils aussi rêver dans votre vie futur ?
"J’ai pas mal d’idées et il y a assez d’heures dans une journée pour avoir plusieurs casquettes. Mais clairement travailler avec les jeunes et pouvoir partager mon expérience c’est quelque chose qui va continuer de me motiver une fois que j’aurais terminé la compétition. Cela va me permettre de garder un pied dans le monde du basket dont je ne veux, à aucun moment, tourner le dos. Essayer aussi d’aider les jeunes plus concrètement en tant qu’agent, c’est quelque chose que j’y pense aussi. C’est un peu de la musique d’avenir mais j’y pense de plus en plus."
