Katerina Stefanidi a survolé un concours à distance, en franchissant 34 barres à 4 m en 30 minutes. Championne olympique en titre, la Grecque a devancé l'Américaine Katie Nageotte (30) et la Canadienne Alysha Newman (21).
Mais avec un total de 85 barres, les trois femmes n'ont pas atteint leur objectif de dépasser le total de 98 barres - à 5 m - effacées deux semaines plus tôt par Renaud Lavillenie, Armand Duplantis et Sam Kendricks, qui avaient inauguré ce format retransmis en direct sur les internet et suivi, en direct ou en différé, par plus d'un million de fans à travers le monde.
Au point mort en raison de la pandémie de coronavirus, l'athlétisme mondial cherche à innover pour faire s'affronter ses champions et a promis d'autres défis de ce genre dans les prochaines semaines, alors que les Jeux de Tokyo sont reportés, l'Euro de Paris annulé, et que les meetings internationaux ne doivent pas débuter avant le mois d'août.
Faute de disposer de sautoir dans leur jardin comme les trois hommes, les femmes ont concouru sur leur lieu d'entraînement, aidées à chaque fois d'un tout petit nombre de proches: Katerina Stefanidi dans la chaleur étouffante d'Athènes, Katie Nageotte en Géorgie et Alysha Newsman dans la fraîcheur des alentours de Toronto.
La perchiste grecque a suivi un rythme de métronome pour tenter d'atteindre les 36 barres franchies par Lavillenie et Duplantis, passant même devant eux à mi-épreuve. Mais à bout de forces, elle a perdu du temps dans les dernières minutes quand elle a peiné pour remettre elle-même sa barre après un échec, comme l'exigeait le règlement.
«Renaud (Lavillenie) m'avait dit qu'il avait eu mal pendant longtemps après (sa compétition du 3 mai) et je veux bien le croire, je le sens déjà», a-t-elle témoigné. Mais aussi épuisant soit-il, ce format contre-la-montre «est un bon moyen de se fermer l'esprit. Parfois, on a juste besoin de ça au saut à la perche, plutôt que de trop réfléchir».