Européens 2018Swiss Athletics veut au moins cinq médailles à Berlin
ATS
3.8.2018
Swiss Athletics veut rentrer de Berlin avec au minimum cinq médailles dans ses valises. Parmi les 52 sélectionnés, Mujinga Kambundji sera l'atout majeur de la délégation helvétique. La Bernoise peut viser trois médailles dans la capitale allemande.
La moisson promet d'être belle pour l'athlétisme suisse et ses 52 sélectionnés aux Européens de Berlin (6-12 août). Grâce à Mujinga Kambundji et à ses équipières du 4x100 m ainsi qu'à Lea Sprunger, le "Girl Power" est plus que jamais à la mode. Alex Wilson peut aussi rêver d'un podium, sur 200 m, et tout demeure possible pour Tadesse Abraham sur le marathon.
Swiss Athletics veut et peut faire aussi bien qu'en 2016 à Amsterdam, d'où la fédération avait ramené cinq médailles (deux d'or en semi-marathon, trois de bronze). Le contexte sera moins favorable dans l'Olympiastadion, théâtre il y a neuf ans des fabuleux records du monde d'Usain Bolt (9''58 sur 100 m, 19''19 sur 200): les stars n'ont pas le regard tourné vers des Jeux, et de nombreux Russes peuvent concourir sous bannière neutre. Mais le potentiel suisse est plus grand.
Trois médailles pour Kambundji?
Mujinga Kambundji est l'atout majeur de la délégation, avec trois chances de médaille. La Bernoise entrera en scène mardi à 19h05 à l'occasion des demi-finales du 100 m (finale mardi à 21h30). Deuxième performeuse européenne de la saison derrière Dina Asher-Smith (10''92) mais devant la tenante du titre Dafne Schippers (11''01), elle est passée dans une nouvelle dimension en passant sous la barre des 11'' (10''95) à Zofingue lors des championnats de Suisse.
En pleine bourre, Mujinga Kambundji (26 ans) a les moyens de faire mieux que cette médaille de bronze conquise sur la rectiligne lors des Européens 2016. La troisième du 60 m des Mondiaux 2018 en salle peut même espérer double la mise en individuel: elle possède le 4e chrono 2018 parmi les engagées sur 200 m (22''48), épreuve dont la finale est prévue le samedi 11 à 20h50. Et sa marge de progression semble encore grande sur le demi-tour de piste.
Programmé lors de l'ultime journée de compétition, le relais 4x100 m devrait également valoir son lot d'émotions dans le camp helvétique. Le quatuor Ajla Del Ponte/Sarah Atcho/Mujinga Kambundji/Salomé Kora possède le deuxième chrono européen de l'année grâce au record de Suisse (42''29) réalisé à Athletissima. Seule l'Allemagne a fait mieux pour l'heure (42''24), alors que les Pays-Bas en sont restés à 42''71 mais sans le concours de Dafne Schippers.
Sprunger sous pression
Elle aussi "bronzée" lors des Européens 2016, Lea Sprunger a moins fait parler d'elle que Mujinga Kambundji depuis le début de la saison. Sa meilleure performance intrinsèque a été qui plus est réalisée sur 400 m plat (record de Suisse porté à 50''52), une discipline sur laquelle elle a choisi de ne pas tenter sa chance en Allemagne. La Vaudoise de 28 ans vise l'or à Berlin, mais ce sera bel et bien sur 400 m haies (demi-finales mercredi soir, finale le vendredi 10 à 20h50).
Cinquième des Mondiaux 2017 et 3e des Européens 2016, Lea Sprunger a les capacités de cueillir un premier grand titre. Ses chances de se parer d'or sont plus grandes que celles de Mujinga Kambundji. Elle possède ainsi le meilleur chrono continental 2018 sur les haies basses (54''79), juste devant la Britannique Eilidh Doyle (54''80). Mais elle s'est mise sous pression avant même sa première course en plein air, clamant que le titre européen était son grand objectif de la saison.
Or, tout est possible sur un 400 m haies. Une foulée de trop, et les dixièmes de seconde s'envolent rapidement. Lea Sprunger n'a d'ailleurs pas (encore?) réalisé cette année LA course qu'elle attend d'elle-même sur le plan technique. Le "vieux" record de Suisse d'Anita Protti (54''25) lui résiste encore. Signe d'une certaine nervosité, ce sujet est même devenu tabou...
Un coup à jouer pour Wilson
Les chances de médaille sont moindres côté masculin. Elles reposent avant tout sur les épaules du sprinter d'origine jamaïcaine Alex Wilson à l'occasion du 200 m (finale le jeudi 9 à 21h). Le Bâlois de 27 ans a amélioré à quatre reprises son record national cette saison pour le porter à 20''14. Seuls le champion du monde turc Ramil Guliyev (19''90) et l'Espagnol Bruno Hortelano (20''04), tenant du titre, se sont montrés plus rapide en Europe en 2018.
Tadesse Abraham a lui aussi les moyens de briller dans le marathon. Le Genevois, champion d'Europe 2016 du semi-marathon, a de très solides références sur les mythiques 42,195 km puisqu'il détient le record de Suisse en 2h06'40'' et a terminé 5e l'an dernier à New York. Il ne s'est guère illustré cette saison, mais s'est préparé en toute sérénité en Ethiopie. Son expérience pourrait s'avérer cruciale le dimanche 12 août, jour de son 36e anniversaire.
D'autres places de finaliste (top 8) sont envisageables. La Vaudoise Sarah Atcho (200 m) et le Bâlois Jason Joseph (110 m haies) devront sans doute améliorer leur meilleur chrono pour y parvenir. Le Genevois Julien Wanders (5000 et 10'000 m) est un médaillable en puissance, mais il ne parvient pas (encore?) à reproduire sur la piste ce dont il est capable sur la route (8e et meilleur Européen des Mondiaux de semi-marathon). Quant à la double championne d'Europe en salle Selina Büchel (800 m), elle n'a pas montré grand-chose en 2018. Mais son potentiel est bien réel. Comme celui de la marathonienne Martina Strähl.