Athlétisme
Caster Semenya déboutée par le TAS

ATS

1.5.2019 - 13:13

Le dossier concernant les athlètes hyperandrogènes a connu un nouvel épisode mercredi à Lausanne.

Défaite devant le TAS pour Caster Semenya
Défaite devant le TAS pour Caster Semenya
Source: KEYSTONE/AP/ANJA NIEDRINGHAUS

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a rejeté le recours de la Sud-Africaine Caster Semenya contre les règles de la Fédération internationale d'athlétisme obligeant les athlètes hyperandrogènes à faire baisser leur taux de testostérone. Mais il a demandé à l'IAAF d'amender son règlement.

Le TAS ne donne en effet pas un blanc-seing à la fédération internationale (IAAF). Le panel chargé du dossier exprime, «dans une sentence longue de 165 pages, de sérieuses préoccupations au sujet de la future application pratique de ce règlement», indique le communiqué transmis par le TAS.

«Le TAS n'a pas validé le règlement de l'IAAF, il a simplement rejeté les requêtes de Semenya», a indiqué Mathieu Reeb, secrétaire général de l'instance juridique de recours. «C'est à l'IAAF maintenant de travailler sur son règlement pour l'adapter en fonction des réserves posées par le TAS.»

En l'état, le règlement de l'IAAF ne s'appliquera donc pas avant que la fédération ait corrigé ses aspects litigieux, pointés par le TAS.

Trois points litigieux

Trois points posent particulièrement problème aux experts: d'abord, la difficulté d'appliquer un principe de responsabilité objective en fixant un seuil de taux de testostérone à respecter, ensuite la difficulté de prouver un véritable avantage athlétique chez les athlètes hyperandrogènes sur les distances du 1500m et du mile, enfin les éventuels effets secondaires du traitement hormonal.

S'il n'est pas une victoire pour l'IAAF, le jugement du TAS est une défaite pour Semenya. La double championne olympique du 800m et les autres athlètes hyperandrogènes devront ainsi se soumettre à un règlement spécifique, même une fois modifié.

Préserver l'intégrité

Si le TAS a estimé que le règlement sur les DDS (différences de développement sexuel) était bien «discriminatoire», il a en revanche jugé, sur la base des preuves soumises par les parties au cours de la procédure, qu'une «telle discrimination constituait un moyen nécessaire, raisonnable et proportionné d'atteindre le but recherché par l'IAAF, à savoir de préserver l'intégrité de l'athlétisme féminin dans le cadre de certaines disciplines (du 400m au mile)».

Caster Semenya, comme les médaillées de bronze et d'argent sur 800 m aux JO de Rio en 2016, Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya), ont été reconnues hyperandrogènes, c'est-à-dire générant naturellement un taux de testostérone très élevé.

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