Le Tour de Romandie débute mardi à Fribourg. Après une campagne des classiques dominée par les Quick-Step de Patrick Lefèvère, place aux courses par étapes. Richie Porte, Primoz Roglic et Marc Soler seront les favoris de cette édition qui pourrait s'annoncer pluvieuse en fin de semaine.
La disparition du grand patron de la BMC, Andy Rihs la semaine dernière donnera-t-elle encore plus de motivation à Richie Porte pour défendre son titre ? Le leader australien de l'équipe americano-suisse sera bien le grand favori à sa propre succession au Tour de Romandie.
Le coureur des antipodes vient préparer le Tour de France sur les routes de la Romandie. L'an dernier, il n'avait pu tirer profit de son succès dans l'épreuve romande lors de la Grande Boucle suite à une chute dans le Jura qui l'a envoyé à l'hôpital. Cette année, l'Australien a commencé fort avec une deuxième place au général du Tour Down Under assortie d'une victoire d'étape. Ensuite, il a peu couru. Après le Tour d'Algarve, il est tombé malade (infection respiratoire) et a dû renoncer à prendre le départ de Tirreno - Adriatico et des classiques. Porte a disputé ensuite le Tour du Pays basque et le Tour du Finistère sans ambition. Il sera donc à Fribourg pour élever son niveau. Il devra rapidement se mêler à la bagarre puisque la première étape avec sa conclusion à Delémont a tout du traquenard pour un coureur un peu juste.
Roglic a tout du vainqueur potentiel
Si le grimpeur de la BMC, qui devrait être à l'aise sur le contre-la-montre entre Ollon et Villars, venait à flancher sur les routes du Jura, il y a fort à parier que Roglic et Soler seraient les premiers à se profiler au classement général. L'ancien sauteur à skis slovène est en train de s'affirmer comme leader chez Lotto NL. Il a remporté le très sélectif Tour du Pays basque avec un succès dans le contre-la-montre. Il s'est également adjugé une étape de Tirreno - Adriatico. Rouleur et grimpeur, Roglic est le prototype (futur) par excellence du vainqueur du Tour de Romandie.
Marc Soler se profile également comme un spécialiste des courses par étapes. L'Espagnol de la Movistar a frappé un grand coup avec sa victoire au classement général de Paris - Nice. Quelques semaines plus tard, ce coureur éclectique fut l'un des grands animateurs de Paris - Roubaix.
Pour les Suisses, la victoire finale semble inaccessible. Sans Stefan Küng, blessé à la mâchoire lors du dernier Paris - Roubaix, ils devront chercher à se glisser dans les bons coups. Michael Albasini, déjà sept fois vainqueur d'étape sur le TdR, est assez malin pour ça. Mais l'Appenzellois n'a, semble-t-il, pas retrouvé la forme d'antan. Le coureur de l'équipe australienne Mitchelton sort d'une campagne ardennaise décevante. Steve Morabito et Sébastien Reichenbach ont dû suivre leur leader Thibaut Pinot dans sa préparation pour le Giro et ne seront pas là. A Silvan Dillier et Mathias Frank de saisir leur chance.
Week-end pluvieux
Danilo Wyss aura peut-être sa chance au sprint. Le Vaudois connaît bien les routes qui mèneront les coureurs à Yverdon, terme de la deuxième étape. Parmi les autres sprinters, on retrouvera l'Italien Elia Viviani et le revenant colombien Fernando Gaviria (tout deux Quick-Step) et le Britannique Ben Swift (Emirates).
Le parcours savamment découpé commencera par un prologue à Fribourg. Après une étape piégeuse dans le Jura, les coureurs reviendront en plaine à Yverdon. Le lendemain, le classement général prendra une première forme avec un contre-la-montre en côte - une première sous l'ère Chassot - entre Ollon et Villars. L'étape-reine aura lieu samedi à Sion. Avec les ascensions d'Ovronnaz, de Vercorin, de Nax, de Suen et des Collons avant de redescendre dans la capitale valaisanne pour l'arrivée, le terrain de jeu devrait couronner un grimpeur. L'épreuve se terminera sur le quai du Mont-Blanc à Genève. Jeudi et le week-end, le peloton devrait être généreusement arrosé. La tradition perdure pour la boucle romande.