Spectaculaire, mais suffisamment sélectif : le parcours de VTT des Mondiaux de Glasgow plaît beaucoup plus à Swiss Cycling qu'elle ne le craignait. Il n'y aura pas de champion ou de championne du monde au rabais en cross country samedi.
La délégation suisse a poussé un grand ouf de soulagement après les premiers entraînements. «Le parcours est un mélange réussi entre un parc moderne avec des constructions et les éléments traditionnels comme les passages sur les racines des arbres», explique Beat Müller, l'entraîneur de l'équipe de Suisse masculine.
Le scepticisme s'est envolé. Au début de la saison, les dirigeants de Swiss Cycling craignaient pour Glasgow un parcours purement artificiel comme on en voit souvent lors des grands événements. Car, contrairement à la tradition en Coupe du monde, le parcours est construit spécifiquement pour les championnats du monde. Et ces constructions s'orientent plutôt vers les goûts des organisateurs et des producteurs de télévision que vers les vététistes.
Des images spectaculaires
En effet, lorsque les coureurs s'engagent dans le Rock Garden avec ses sauts, les images spectaculaires sont garanties. Les téléspectateurs ont droit à des plans de vol spectaculaires, parfois à une chute violente comme celle de Mathieu van der Poel aux JO de Tokyo. Mais les éléments du parc ne sont guère sélectifs. «Tout le monde roule à la même vitesse sur les obstacles, car la ligne idéale est quasiment imposée. Et le reste ressemble plutôt à une course sur route», explique Müller.
Et les organisateurs des grands événements veulent jouer la carte de la sécurité. Ils font construire le parcours de manière à ce que l'eau s'écoule en cas de pluie, que la sécurité soit maximale et que même les plus faibles puissent encore rouler. «Mais quand il fait sec, nous avons une autoroute et seul le gros moteur est décisif», dit Thomas Peter, le directeur de Swiss Cycling.
Les craintes se sont envolées
Toutes ces craintes ont disparu à Glasgow, où aucun test n'a eu lieu. L'équipe de Suisse, qui se prépare pour des parcours exigeants, voit ses efforts récompensés. «L'humidité de la forêt rend les sections techniques encore plus exigeantes et certains passages demandent du courage», explique Beat Müller. De plus, dans la Glentress Forest, le physique est mis à rude épreuve, et toute tactique difficile à mettre en oeuvre.
Conclusion : les places sur le podium ne sont possibles qu'avec une technique de conduite efficace et un gros moteur. Les décisions en cross country «classique» se feront sur une boucle de 3,5 km qui remplit toutes les exigences pour un champion du monde digne de ce nom. «Un champion du monde au rabais est exclu», conclut Beat Müller.