Tour de Romandie Une édition pour "rouvrir nos coeurs au cyclisme"

Clara Francey et Grégoire Galley, à Payerne

13.4.2021

Malgré l'ombre omniprésente du Covid-19, le spectacle sera au rendez-vous sur les routes romandes dès le 27 avril prochain. A noter que "Blue News" vous fera vivre cet événement comme si vous y étiez, avec des réactions exclusives des principaux protagonistes de l'épreuve.

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Tour de Romandie

Patron de l'organisation du Tour de Romandie, Richard Chassot semblait soulagé à l'heure d'accueillir la presse mardi matin dans la salle du Beaulieu à Payerne. Après l'annulation de l'épreuve en 2020, le Fribourgeois pouvait enfin lancer le décompte final avant la première étape du millésime 2021, qui partira d'Oron le 27 avril, pour se terminer par un contre-la-montre à Fribourg le 2 mai. La mise sur pied de cette 74e édition a demandé un travail colossal en raison des restrictions sanitaires. 

Richard Chassot a d'ailleurs tenu à remercier d'emblée les villes hôtes et les Cantons francophones qui ont tout mis en oeuvre pour permettre à la boucle romande d'avoir lieu malgré la pandémie. "Je tiens à souligner la très bonne relation avec les Cantons et les villes-étapes pour faire ce Tour de Romandie 2021. La déception des villes-étapes a été grande après l'annulation de 2020. Cependant, elles ont continué à travailler pour accueillir le Tour en 2021. Ces villes ont continué à croire en nous malgré la crise sanitaire", s'est réjoui le Staviacois. 

Si le parcours 2021 est resté le même que celui qui avait été établi pour l'édition 2020, quelques ajustements ont dû être effectués afin de respecter les zones de huis clos. "Ce n'est pas un copié-collé du Tour de 2020", a tenu à préciser Richard Chassot. Dans ce sens, le départ du prologue d'Oron a été déplacé du centre-ville vers la périphérie pour maintenir les coureurs dans une bulle sanitaire. Aussi prévue au centre de la cité vaudoise, l'arrivée sera, elle, située devant le château qui surplombe la ville. De belles images en perspectives...

La 4e étape autour d'Estavayer-le-Lac a elle aussi dû être remodelée. Afin d'éviter la création d'attroupements de spectateurs, le peloton ne passera pas par le centre médiéval du chef-lieu de la Broye fribourgeoise.



Le Covid-19 impacte les finances

Outre ces modifications concernant le tracé, le Tour de Romandie 2021 sera soumis à un protocole sanitaire très strict, pour ne pas dire contraignant, à l'image des mesures en vigueur dans les autres courses professionnelles depuis bientôt un an.

Par conséquent, les équipes logeront chacune dans le même hôtel tout au long de l'épreuve. De plus, les coureurs devront se soumettre à plusieurs tests PCR afin de valider leur entrée dans la bulle sanitaire. Quant aux spectateurs présents au bord des routes, ils devront porter un masque, respecter la distanciation et se verront refuser l'accès les zones de huis clos. Le village départ et les zones VIP ont ainsi été bannis de cette édition 2021.

Ces mesures ont un impact non négligeable sur le budget. "Nous souffrons d'une perte de visibilité et avons des coûts supplémentaires à cause de la pandémie. L'absence du public est aussi problème. Cette édition ne nous permettra pas de faire des bénéfices" a souligné Richard Chassot avant d'ajouter: "L'annulation de l'année passée a eu un coût énorme. La Loterie Romande a épongé les pertes à hauteur de 950'000.- tandis que nous avons reçu 200'000.- de la part de l'Office fédéral du Sport (OFSPO). Nous pouvons mettre sur pied l'édition 2021 grâce à ces aides."



Quid des jets de bidons après la polémique ?

Afin d'éviter une nouvelle polémique, après celle suscitée par l’exclusion du Lucernois Michael Schär lors du Tour des Flandres pour un lancé dans une zone non-autorisée, et de limiter au maximum leur impact écologique, les organisateurs du Tour du Romandie misent sur un encadrement strict des jets de bidons.



"Les organisateurs de tours doivent prévoir une zone de délestage tous les 30 ou 40 kilomètres maximum. Pour notre part, nous avons décidé de mettre une dernière zone à 10 kilomètres de l’arrivée. A chaque étape, ce sera la même chose, ce qui permettra aux coureurs de prendre le réflexe", a expliqué Richard Chassot.

Outre les zones dédiées à cet effet, les coureurs pourront remettre leurs déchets aux voitures présentes dans la colonne de course, aux motards ou encore aux soigneurs qui se trouvent en bord de route. "Nous voulons absolument éviter que ces déchets se retrouvent dans la nature et ne soient pas ramassés", avertit le Staviacois. "Nous avons eu ramassé lors de précédentes éditions près de 8'000 kilos de déchets sur le Tour", a-t-il abondé.

Ainsi, depuis plusieurs années déjà, le Tour de Romandie est engagé en faveur du déve­lop­pe­ment durable, en témoigne son partenariat avec "Gazenergie" et depuis cette année "Pick-e-Bike".

Du beau spectacle en perspective

Malgré toutes ces contraintes, le spectacle promet d'être au rendez-vous sur les routes romandes dans deux semaines. "Nous voulons un concentré de difficultés. Cela signifie des étapes courtes, dynamiques et avec un dénivelé important", a encore détaillé celui qui est également Président de Swiss Cycling.

Avec les présences confirmées de Chris Froome (ISRAEL START-UP NATION), Peter Sagan (BORA), Richie Porte (INEOS), Geraint Thomas (INEOS), Mathias Frank (AG2R), Marc Hirshi (UAE) ou encore Stefan Küng (GROUPAMA-FDJ), cette recette semble plaire aux cadors du peloton qui désirent peaufiner leur forme avant le Giro et le Tour de France.

Finalement, au-delà de l'aspect sportif, ce retour sur le devant de la scène de la boucle romande doit "nous permettre de réouvrir nos coeurs au monde du cyclisme en Suisse romande", comme l'a si bien dit Grégory Devaud, Président de la Fondation Tour de Romandie.