En main suisse depuis 1951 grâce à Marc Hodler et à Gian Franco Kasper, la présidence de la Fédération Internationale de Ski (FIS) pourrait bien le rester. Président de Swiss-Ski, Urs Lehmann se porte, en effet, candidat à la succession de Gian Franco Kasper.
«Le temps est venu de se dévoiler», explique l'Argovien de 51 ans pour officialiser sa candidature à une élection qui était initialement prévue le mois prochain à Pattaya mais qui se déroulera au plus tôt à l'automne en raison de la pandémie du coronavirus.
Le président de Swiss Ski n'a cessé ces dernières semaines et derniers mois de nouer des contacts pour peser le pour et le contre d'une éventuelle candidature. Au final, les retours ont été positifs et le Champion du monde 1993 de la descente estime avoir une bonne chance d'accéder à la présidence. «Rien n'est joué d'avance», tempère toutefois Urs Lehmann, qui mesure pleinement les soutiens sur lesquels il pourra compter.
Un adversaire déclaré, deux rivaux potentiels
Et parmi ses rivaux, le milliardaire suédo-britannique Johann Eliach (65 ans), le patron de Head, a été le premier à se déclarer. Une troisième candidature devrait émerger: celle de Sarah Lewis, secrétaire générale de la FIS depuis près de 20 ans. Agée de 55 ans, la Britannique entend marcher sur les traces de Gian Franco Kasper qui avait accédé à la présidence après avoir dirigé le secrétariat général de l'instance.
Mais Sarah Lewis serait loin de faire l'unanimité derrière son nom, tant à l'interne qu'à l'externe. Comme le démontre le soutien clairement affiché par sa fédération nationale pour la candidature de Johann Eliach. Enfin, il convient de pas exclure la possibilité que le Suédois Mats Arjes (52 ans), le vice-président de la FIS, se déclare lui aussi. Celui qui pourrait être l'adversaire le plus dangereux d'Urs Lehmann a toutefois répété ces derniers mois que telle n'était pas son ambition.
Directeur de la société pharmaceutique Similasan depuis dix ans, le président de Swiss Ski a, semble-t-il, les épaules assez larges pour diriger la FIS. «Mon bilan à la tête de Swiss Ski se défend, souligne-t-il avec raison. Nous avons renoué avec le succès. Nos structures et nos finances sont, par ailleurs, très solides. Je crois être prêt pour ce nouveau défi !»
Un programme de 12 pages
Urs Lehmann a publié un programme de 12 pages sur la gouvernance qu'il souhaite établir s'il a le bonheur d'être élu. «Donner aux grandes nations les moyens qu'elles demandent et aider dans le même temps les petites nations à grandir», écrit-il. Il entend également «rénover les structures et insuffler une gouvernance moderne». Sans oublier, promet-il, de «coller au plus près des attentes des sportifs et des fans et, enfin, d’utiliser de la manière la plus judicieuse le potentiel commercial des épreuves régies par la FIS.»
Cet acte de candidature n'empêchera toutefois pas Urs Lehmann de se présenter cet été devant les électeurs de Swiss-Ski pour solliciter un nouveau mandat de quatre ans. En cas d'accession à la présidence de la FIS, il abandonnera cette charge pour laisser très certainement la voie libre à Peter Barandun. Vice-président de Swiss-Ski et président du Conseil d'administration d'Electrolux Suisse, le Grison de 55 ans se profile comme le successeur désigné d'Urs Lehmann si la présidence de Swiss Ski sera vacante.