Aleksandr Vlasov (Bora) visera un petit Chelem à l'occasion du Tour de Suisse, qui débute dimanche à Küsnacht (ZH). Vainqueur du Tour de Romandie, le Russe peut prétendre à un prestigieux doublé sur les routes helvétiques.
Le Russe retrouvera sur son chemin une redoutable équipe Ineos-Grenadiers avec Geraint Thomas, Daniel Martinez et Adam Yates et un ambitieux Remco Evenepoel. Le danger viendra également de Gino Mäder, deuxième du Tour de Romandie, potentiel successeur de Fabian Cancellara, ultime vainqueur helvétique du Tour de Suisse en 2009.
Pascal Richard est le dernier coureur à avoir enchaîné des victoires au Tour de Romandie et au Tour de Suisse en 1994. Vlasov, entouré par une très forte équipe Bora avec Grosschartner et Schachmann (5e l'an dernier), trouvera un terrain dessiné pour ses qualités. A lui de faire ses preuves dans le contre-la-montre plat du dernier jour à Vaduz, qui sera très différent du parcours de la boucle romande entre Aigle et Villars.
Evenepoel pour une confirmation
Vainqueur de Liège – Bastogne – Liège ce printemps, Evenepoel doit également étoffer son palmarès dans les tours de plus d'une semaine. Certes, il s'est imposé entre autres dans le Tour d'Algarve (20 et 22), le Tour de Belgique (19 et 21), le Tour de Norvège (22), mais jamais sur une course par étapes du World Tour.
Ineos se présente sans les deux derniers vainqueurs du Tour de Suisse: Egan Bernal (2019) et Richard Carapaz (2021). Reste que la formation britannique a tout de même belle allure.
Gino Mäder fait partie du cercle des futurs vainqueurs de course par étapes. Le Bernois en avait déjà donné un aperçu en 2018 quand il avait pris la troisième place du Tour de l'Avenir, remporté par Tadej Pogacar. Si le Slovène a rapidement gagné au niveau des professionnels par la suite, la trajectoire de Mäder a été plus lente à s'élever. Mais pour sa troisième saison chez les pros en 2021, le coureur de l'équipe Bahrain a franchi un échelon comme l'ont prouvé son succès d'étape au Giro et son bon parcours sur le Tour de Suisse.
«Je supporte la pression du leader»
Certes, le Bernois n'était pas monté sur le podium final mais il avait pris la troisième place du contre-la-montre de l'Oberalp avant de remporter l'étape-reine à Andermatt. Il a confirmé en fin de saison avec un cinquième rang final sur le Tour d'Espagne.
Sa progression s'est poursuivie avec sa deuxième place sur la boucle romande. «A cette occasion, j'ai montré que je pouvais supporter la pression en tant que leader d'équipe», relève Mäder. Il avait assuré sa place sur le podium avec une brillante troisième place sur le contre-la-montre de Villars pour ce qui fut sans doute son meilleur résultat de sa carrière. «Je n'avais jamais couru aussi longtemps si vite. J'ai plus senti la pression que l'an dernier sur la Vuelta et j'avais récupéré au maximum.»
Mäder est persuadé qu'il peut faire la course devant entre Küsnacht et Vaduz, lieu du contre-la-montre final de ce Tour de Suisse. De quoi, peut-être, effacer le résultat de Mathias Frank, dernier Suisse à être montré sur le podium – 2e – de la boucle nationale en 2014.
Une vingtaine de coureurs suisses sont attendus au départ dimanche au bord du lac de Zurich. Comme Mäder l'an dernier, Stefan Küng et Stefan Bissegger avaient connu les joies de la victoire d'étape sur le Tour de Suisse. Ils seront à nouveau à la recherche de bouquets cette année. Tout comme Marc Hirschi. Le Bernois n'a plus fêté de succès d'étape sur le World Tour depuis septembre 2020 et son formidable Tour de France.