Couac d'entrée ou fait de match «inhabituel» pour reprendre l'expression de Lionel Messi ? Maroc-Argentine, le match de football masculin qui a ouvert les compétitions des Jeux mercredi à Saint-Etienne, a été interrompu deux heures après un envahissement du terrain par quelques supporters mécontents.
Le Maroc mène 2-1 quand l’Argentin Cristian Medina pense égaliser après deux ballons contrés, un tir sur le poteau et un autre sur la transversale (2-2). Un but inscrit après... seize minutes de temps additionnel.
Une durée inhabituelle que ne comprennent pas les Marocains, joueurs comme supporters, nombreux en tribunes. «On allait voir l'arbitre en lui demandant combien de temps il restait: à chaque fois, il disait ‹Encore cinq minutes, encore cinq minutes›, je n'ai jamais vu ça de ma vie», a réagi Bilal El Khanouss.
Après l'égalisation, une vingtaine de supporters du Maroc entrent sur la pelouse, quelques bouteilles et gobelets sont lancés des tribunes, un pétard explose au pied du banc argentin, a constaté un journaliste de l'AFP.
Sans avoir le temps de vérifier la validité du but à la vidéo, l'arbitre Glen Nyberg renvoie les joueurs au vestiaire, sans siffler la fin du match, qui est donc interrompu. Une partie du public quitte le stade de lui-même, pensant que le match est terminé avant qu'un message n’invite les derniers spectateurs à évacuer les tribunes pour faire reprendre la partie à huis clos.
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Ce n'est que deux heures plus tard, devant des tribunes vides, que les joueurs reviennent, le temps de mener des vérifications de sécurité selon un communiqué de la FIFA. L'arbitre invalide alors pour hors-jeu l'égalisation argentine, fait rejouer quelques minutes et siffle la fin d'un match de... quatre heures conclu par une victoire marocaine, au grand dam des Argentins.
Y a-t-il eu un manquement au niveau des stadiers? En cours de match, deux supporters marocains avaient pénétré sur la pelouse pour se prendre en photo avec Achraf Hakimi. Des intrusions assez courantes lors des matches de football, y compris à la Coupe du monde.
«Il y a eu une intrusion d’une vingtaine de spectateurs, mineurs pour la plupart, qui n’a pas donné lieu à des affrontements», a relativisé le préfet de la Loire Alexandre Rochatte, sollicité par l'AFP. Selon lui, l'intrusion revêtait un caractère plutôt «joyeux», «festif», et concernait des supporters des deux équipes. Il n'y a eu aucune interpellation, a-t-il relevé.
«Je déplore l'attitude de certains supporters pendant le match, qui a terni l'image de nos fidèles fans. Un tel comportement n'a pas sa place dans le football», a commenté Achraf Hakimi, le capitaine des Lions de l'Atlas sur le réseau social X.
Bijoux volés ?
Même ton rassurant du côté des organisateurs des JO: le match «a été suspendu en raison d'un envahissement de terrain par quelques spectateurs. Le match a ensuite repris et a pu se terminer en toute sécurité. Paris-2024 travaille avec les parties prenantes concernées pour comprendre les causes et identifier les actions appropriées».
Paris-2024 et la FIFA estiment que le nécessaire a été fait pour que la rencontre aille à son terme en toute sécurité.
Battus, les Argentins, qui affirment que des montres et des bagues leur ont été dérobés dans le vestiaire lors d'un entraînement mardi, ne goûtent guère le scénario: «C'est un scandale, ce n'est pas un tournoi de quartier, ce sont les Jeux olympiques», a déclaré Javier Mascherano, le sélectionneur, affirmant avoir été la cible «d'un million d'objets» pendant le match.
Claudio Tapia, le patron de la Fédération argentine, a dit avoir «déposé une réclamation» auprès de la FIFA, qui n'avait toutefois pas reçu de plainte jeudi matin. Le quotidien argentin La Nacion a crié au «scandale olympique» et décrit un «chaos en France», dans un contexte sportif déjà crispé entre les deux pays.
Ailleurs mercredi, des files d'attente importantes ont été constatées devant le Stade de France, pour le rugby à VII, et le Parc des Princes, avant Espagne-Ouzbékistan en football, après une ouverture tardive des portes. «Mais les choses ont pu être résorbées et les choses ont pu commencer à l'heure», a affirmé Gérald Darmanin, le ministre français de l'Intérieur.