Les Jeux olympiques d'été ont été émaillés de grands scandales de dopage depuis Mexico 1968, lorsque, pour la première fois, le recours à des substances anabolisantes a été interdit et contrôlé. Voici les principales affaires :
Ben Johnson
Le sprinter canadien est médaillé d'or sur 100 m aux Jeux de Séoul en 1988, en battant au passage le record du monde en 9''79 et la légende Carl Lewis. Mais il est contrôlé positif aux stéroïdes et trois jours plus tard dépossédé de sa médaille d'or.
Marion Jones
La sprinteuse américaine gagne trois médailles d'or (100 m, 200 m, 4x400 m) et deux de bronze (longueur et 4x100 m) aux JO 2000 à Sydney mais les perd sept ans plus tard, après avoir admis avoir eu recours à des stéroïdes dans le cadre de l'affaire dite BALCO, du nom d'un laboratoire de San Francisco qui fournissait des anabolisants à plusieurs athlètes.
Sun Yang
Le nageur chinois, triple champion olympique entre 2012 et 2016, se voit infliger en 2020 une suspension de quatre ans et trois mois, pour la destruction au marteau d'un échantillon de son sang prélevé lors d'un contrôle antidopage inopiné à son domicile, en septembre 2018. Sa suspension a expiré mais malgré sa volonté de revenir à la compétition, Sun Yang, 32 ans, ne sera pas présent aux JO de Paris.
Hans-Gunnar Liljenwall
Ce spécialiste suédois du pentathlon moderne est le premier sportif de l'histoire olympique à être sanctionné pour dopage. Il perd sa médaille de bronze obtenue à Mexico en 1968, non pas pour avoir utilisé des anabolisants mais pour avoir bu de la bière «pour se calmer les nerfs». La bière contient notamment de l'éthanol, une substance alors interdite.
Affaire du dopage russe
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) exclut la Russie en 2020 pour deux olympiades (JO d'été de Tokyo de 2020 et JO d'hiver de Pékin en 2022). Seuls sont admis à participer, sous bannière neutre, les sportifs russes qui peuvent prouver qu'ils ne se sont pas dopés. La décision du TAS fait suite à une vaste enquête de l'Agence mondiale antidopage (AMA) initiée après des révélations d'un employé de l'agence antidopage russe (Rusada), sur un programme de dopage systémique des sportifs. World Athletics a annoncé en 2023 que les mesures de suspension visant les sportifs russes étaient levées mais seul un petit nombre d'entre eux pourront participer aux JO de Paris, à titre individuel et sous barrière neutre, cette fois en raison des sanctions imposées après l'invasion de l'Ukraine en février 2022.
Nageurs chinois
Plusieurs nageurs chinois sont contrôlés positifs à la trimétazidine en 2021 mais ensuite blanchis par l'AMA. Celle-ci conclut qu'ils n'étaient pas dopés mais avaient été victimes d'une contamination alimentaire et que les taux très bas de cette substance retrouvés dans les échantillons d'urine semblaient incompatibles avec une prise intentionnelle. Le New York Times et l'agence antidopage américaine (Usada) dénoncent toutefois un «maquillage au plus haut niveau de l'AMA», qui aurait «mis ces cas positifs sous le tapis». Onze de ces nageurs seront présents aux JO de Paris après avoir remporté des médailles lors de ceux de Tokyo en 2021. Parmi eux figure Wang Shun, champion olympique du 200 m 4 nages.
Athlètes est-allemands
Après la réunification de l'Allemagne en 1990, un programme de dopage systématique des sportifs est-allemands entre la fin des années 1960 et celle des années 1980 est révélé. Période durant laquelle, les nageuses remportent notamment dix médailles d'or sur douze possibles aux JO de Montréal en 1976. En athlétisme, Marita Koch, dont le record du monde du 400 m tient toujours près de 40 ans plus tard, est championne olympique à Moscou en 1980. Aucun athlète ne sera toutefois sanctionné mais plusieurs responsables de ces programmes ont été jugés et condamnés.