Swiss Olympic tire forcément un bilan positif des JO de Paris. Avec huit médailles (une d'or, deux d'argent et cinq de bronze), l'objectif minimal est atteint. Mais les neuf quatrièmes places laissent comme un goût de chocolat amer.
Chef de mission, Ralph Stöckli avait prévenu depuis longtemps que les 13 médailles de Tokyo 2021 (3-4-6) ne pouvaient faire office de valeur-étalon. «Nous avons cumulé neuf médailles lors des derniers championnats du monde dans les disciplines olympiques», a rappelé le St-Gallois.
«Nous en sommes plus ou moins là. Ces huit médailles constituent un résultat d'ensemble solide», a poursuivi l'ex-curleur dimanche lors de la conférence de presse bilan de Swiss Olympic. «Tout comme les 32 diplômes (top 8) qui démontrent tout le potentiel du sport suisse» et qui sont l'une des clés de la répartition de la manne financière entre les différentes fédérations affiliées.
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N'empêche que les quatrièmes places accumulées depuis le 27 juillet laissent à penser qu'il y avait bien moyen de faire mieux. Certes, pour Annik Kälin, 4e de l'heptathlon, le quatre de couple féminin en aviron ou la navigatrice Maud Jayet, 4e en catégorie ILCA 6, ce rang constitue une source de satisfaction.
«Annik Kälin a réalisé une performance exceptionnelle», a même tenu à souligner Ralph Stöckli à propos de la Grisonne, qui a amélioré son record de Suisse de l'heptathlon au Stade de France. «Les 4es places d'Angelica Moser, de Simon Ehammer ou de Noè Ponti ont aussi une très haute valeur dans des disciplines universelles comme l’athlétisme et la natation.»
Difficile toutefois de ne pas nuancer les propos du St-Gallois. Angelica Moser, 4e à la perche, Simon Ehammer, 4e à la longueur, et Noè Ponti, 4e du 100 m papillon, faisaient tous partie des trois meilleurs performeurs mondiaux de l'année à l'heure de débarquer dans la Ville lumière. Comme pour le deux de couple poids léger Ahumada/Schäuble, la 4e place représente un échec, certes relatif.
La formule magique
Au final, le cavalier de saut d'obstacles Steve Guerdat, en argent en individuel, le nageur Roman Mityukov, en bronze sur 200 m dos, et la spécialiste de BMX Racing Zoé Claessens sont les seuls médaillés à avoir répondu aux attentes. «On a besoin de trois athlètes ayant un potentiel de médaille pour en gagner une», a rappelé Ralph Stöckil, apôtre de cette «formule magique».
«Cela montre qu'il est très très difficile d'arriver au top niveau sur la scène olympique. Ce ne sont pas toujours les meilleurs ou les athlètes les plus connus qui gagnent des médailles», a-t-il souligné. «Une 4e place constitue toujours une déception. Mais je suis persuadé que cela constitue aussi une source de motivation pour le futur», a-t-il assuré.
Désigné porte-drapeau de la cérémonie de clôture en compagnie de la vice-championne olympique du triathlon Julie Derron, Roman Mityukov en est d'ailleurs le meilleur exemple. Ses trois quatrièmes places cumulées lors des Championnats d'Europe 2022 ont été suivie de deux médailles mondiales sur 200 m dos (bronze en 2023, argent en 2024) puis d'un podium olympique.
Exploiter les synergies
«Un immense travail se cache derrière chaque podium, un travail acharné au quotidien. On a besoin d'un peu de chance aussi», a encore expliqué Ralph Stöckli. «Mais le potentiel existe pour faire encore mieux. On doit travailler dans le détail. Il y a plusieurs mesures à prendre dans le domaine de la recherche», a-t-il glissé.
«On a besoin de trouver les compétences et les connaissances à ce sujet», a poursuivi Ralph Stöckli. «La Suisse est leader dans les domaines de la recherche et de l’innovation. Nous devons encore mieux intégrer ces connaissances dans le sport d'élite, en exploitant aussi les synergies avec l'économie pour développer encore mieux le sport au plus haut niveau.»