Becir Omeragic «Servette est resté dans mon coeur»

blue Sport/Nicolas Emmenegger

26.2.2024

Arrivé l'été dernier à Montpellier en provenance du FCZ, Becir Omeragic s'est imposé en un temps record comme un titulaire indiscutable en Ligue 1. Actuellement sur la touche en raison d'une blessure à un pied, le défenseur genevois de 22 ans a pris le temps de répondre aux questions de blue Sport.

Becir Omeragic effectue une belle saison sous le maillot de Montpellier.
Becir Omeragic effectue une belle saison sous le maillot de Montpellier.
IMAGO

blue Sport/Nicolas Emmenegger

26.2.2024

Becir Omeragic, après quelques mois dans le sud de la France, tant sportivement, qu'humainement, comment avez-vous évolué ?

«C'est ma première expérience à l'étranger, donc j'appréhendais un peu. Je me demandais comment ça allait se passer, surtout dans un des cinq grands championnats européens. Mais franchement, je me suis directement bien mis dans le bain. On m'a très bien accueilli, que ce soit le coach (ndlr : Michel Der Zakarian), le président (ndlr : Laurent Nicollin) ou les joueurs et ça, ça aide pour être performant sur le terrain et bien dans la vie de tous les jours. Et puis Montpellier est une ville qui me plaît beaucoup, il y a plein de choses à faire.»

Une intégration aussi réussie, ça vous a surpris ?

«Non, car depuis petit je suis la Ligue 1. J'appréhendais juste de savoir si j'allais avoir le niveau, etc. Plein de questions me sont passées par la tête, mais finalement ça s'est très bien passé et j'espère que ça va continuer ainsi.»

D'un point de vue extérieur, en voyant votre temps de jeu et vos titularisations régulières, on se dit que vous devez être satisfait.

«Ah oui, l'important pour moi c'était d'abord de bien m'adapter, mais finalement tout s'est passé très vite. Mes coéquipiers m'ont aussi aidé à directement performer dans cette ligue. Il n'y a rien de mieux.»

Y a-t-il quand même des choses qui pourraient être encore meilleures ?

«Disons que nous sommes dans une situation où il nous faut prendre des points. Mais on a un très bon groupe, qui vit bien, donc je ne m'inquiète pas trop.»

Quel est le plus grand enseignement de ces premiers mois ?

«J'ai quand même été surpris par l'intensité des entraînements. Ce n'est pas juste tu viens et tu t'entraînes. D'abord tu te prépares pour l'entraînement, ensuite tu as l'entraînement et après tu fais encore des exercices individuels. Mais nous sommes très bien encadrés, notamment au niveau de la préparation physique. La Ligue 1, c'est quand même un championnat très exigeant physiquement. Mais je pense que c'était plus dur de passer de Genève à Zurich, que de Zurich à Montpellier, parce qu'à Montpellier on parle ma langue, le français.»

Ce n'est donc pas une légende, la Ligue 1 est bien un championnat physique ?

«Oui, l'intensité des entraînements le prouve. Tu sens que c'est plus dur, plus exigeant au niveau physique. J'ai dû tout de suite travailler là-dessus à mon arrivée pour me mettre à niveau.»

Certains disent qu'il faut une centaine de matches en Super League pour partir dans un championnat du top 5 européen, ce que vous avez fait. Vous sentiez que c'était le moment de faire le pas l'été dernier ?

«Oui, en tout cas je le vois ainsi. Je voulais d'abord beaucoup jouer en Suisse, dans ma ligue, avant d'aller voir ailleurs. Là, je pense que le moment était venu. Je suis en tout cas content d'avoir rejoint Montpellier.»

Le Montpellier Hérault Sport Club ne fait pas (encore) partie des plus grands clubs européens. Malgré cela, ce n'est pas un choix que vous regrettez ?

«Non, pas du tout. Dès la première discussion, j'ai su que c'était le club qu'il me fallait. C'est vraiment un club familial, où j'ai été bien accueilli. Pour moi, le plus important c'était de rejoindre un club avec une belle histoire et de pouvoir jouer directement.»

Ce côté familial ne vous rappelle-t-il pas Zurich ? La famille Nicollin, c'est un peu comme la famille Canepa au FCZ ?

«Oui, ce sont deux clubs avec de grandes histoires derrière. Pour un joueur, c'est toujours plus facile de s'intégrer dans un club familial. Pour moi, ça compte beaucoup parce que je suis aussi très famille».

Vous avez eu des discussions avec des clubs plus «clinquants» que le MHSC, parmi lesquels Milan, dont vous aviez été visiter les installations. Avec du recul, choisir Montpellier plutôt que Milan à ce stade de votre carrière était plus judicieux ?

«A 100%, oui. Le plus important, c'est le temps de jeu. Un jeune joueur, c'est en jouant qu'il progresse. Au vu de mon temps de jeu, je ne me suis pas trompé.»

Vous suivez encore un peu la Super League ou il y a suffisamment à voir en Ligue 1 ?

«Oui, je suis beaucoup le Servette FC (ndlr : où il a fait ses classes), c'est un club qui reste dans mon cœur. Je suis leurs matches et ceux de Zurich (ndlr : où il a évolué de 2018 à 2023) aussi un peu.»

La Ligue 1 est un championnat où on retrouve aujourd'hui beaucoup plus de Suisses qu'à une époque. Est-ce qu'il y a une explication à cela ?

«Ça fait toujours plaisir de croiser ses coéquipiers de l'équipe nationale. Et de manière générale, ça fait plaisir de voir que les Suisses se plaisent si bien dans le championnat français. Mais je n'ai pas d'explication particulière à cela.»

Quels arguments donneriez-vous à un jeune joueur suisse à la recherche d'une expérience à l'étranger pour qu'il vienne en Ligue 1 plutôt qu'ailleurs ?

«Je lui dirais que c'est quand même un championnat physique, très difficile. Qu'il faut être prêt tant physiquement que mentalement car on est très vite en haut, mais aussi très vite en bas dans le foot. Et qu'il faut qu'il être à 100% convaincu par le projet.»

Comment est-ce que vous vous voyez dans quelques années ?

«Je ne regarde pas trop loin, je prends plutôt match par match car nous sommes dans une situation où il nous faut prendre des points, gagner des matches.»

Mais à plus long terme, vous avez quand même des envies, des rêves ?

«Oui, oui. Jouer dans un des plus grands clubs d'Europe, c'est un rêve de gosse. J'espère qu'il va se réaliser et je vais tout faire pour.»

En parlant de rêves, vous en avez déjà réalisé un il y a quelques années en étant convoqué avec l'équipe nationale. Mais ça fait maintenant deux ans et demi qu'on ne vous a plus revu porter le maillot rouge à croix blanche. Un retour avec la Nati, c'est dans un coin de votre tête ?

«Oui, c'est sûr que je ne vais pas lâcher. Je vais tout faire pour y retourner le plus rapidement possible. Je sais qu'il faut être performant avec son club pour pouvoir espérer une convocation.»

Il y a des échanges entre vous et l'ASF ?

«Oui, j'ai parlé avec Pierluigi Tami (ndlr : le directeur des équipes nationales) et on a un plan très clair. Pour l'instant, je joue avec les espoirs mais j'espère rapidement retourner avec les A. On m'a fait comprendre que j'en étais proche, bien qu'à mon poste il y ait des joueurs de gros calibre.»

Qu'est-ce qu'on peut vous souhaiter pour la fin de la saison et à plus long terme ?

«Pour la fin de la saison, faire des bonnes performances, tant individuellement que collectivement. Et sinon de retrouver l'équipe nationale le plus vite possible.»