Les slalomeurs du Cirque blanc s’affrontent dimanche sur un «Chuenisbärgli» dont l’état fait beaucoup parler. Une situation sur laquelle les techniciens helvétiques ont été interrogés.
Les discussions portant sur le week-end de courses d’Adelboden tournent principalement autour de l’état de la piste du «Chuenisbärgli». Cela a nouveau été le cas, vendredi, lors de la rencontre entre les médias et les slalomeurs suisses. Ce n’est pas la première fois que les courses d’Adelboden se déroulent dans un décor verdoyant, mais pas forcément «aussi flagrant que cela. Là, on a les pâtures à côté de la piste» reconnait Marc Rochat.
Les conditions sont délicates tout comme cela fut déjà le cas cette semaine lors du slalom de Garmisch-Partenkirchen. Toutefois, Ramon Zenhäusern, 12e en Allemagne, est confiant, «la piste va être la même pour tout le monde. Je pense que ça sera mieux qu’à Garmisch, il y a deux jours [mercredi]. Je suis optimiste que ça va donner de belles courses».
De son côté, Daniel Yule est prêt à en découdre : «Je n’ai jamais connu d’Adelboden facile, donc à ce niveau-là, ça ne va pas être une grande surprise. Je pense, par exemple, que c’est un avantage pour moi de partir dans les sept premiers. Il faudra essayer d’en profiter au maximum. Je crois que c’est là aussi que le début de saison réussi donne une belle base pour se faire confiance et attaquer à fond dimanche peu importe les conditions.»
Reproduire les conditions de course à l’entraînement
Afin de faire face à des conditions qui pourraient être de plus en plus similaires au fil des ans, les skieurs suisses ont dû adapter leur entraînement. «Je pense qu’il fera chaud [dimanche] et qu’ils vont utiliser du sel et de l’eau. Ces dernières semaines, on s’est aussi entraînés avec cela», explique Ramon Zenhäusern.
«C’est difficile d’avoir une préparation vraiment pour ça. Avant Garmisch-Partenkirchen, on a essayé de retrouver les mêmes conditions que ce qu’on aura à la course. Nos entraîneurs ont vraiment fait un gros boulot. Ils ont aussi travaillé avec de l’eau et du sel» ajoute le vainqueur du slalom en 2020, Daniel Yule.
Concrètement, quelles sensations peut-on avoir lorsque nous skions dans ce genre de conditions ? Marc Rochat explique : «Littéralement, ça ressemble à du gros sel de cuisine. Imaginez poser du gros sel de cuisine sur une table en marbre, on va poser une planche en bois dessus, elle va glisser. C’est plus où moins le même principe. On va avoir cette sensation de skier sur un tapis qui se dérobe sous nos pieds.»
Comment skier dans ces conditions ?
Pour Marc Rochat, qui a signé une magnifique 7e place à Garmisch-Partenkirchen, «il faut beaucoup skier à l’instinct. Lorsque l’on fait une reconnaissance sur une piste parfaite, on sait que l’on retrouvera à la porte numéro 17 exactement ce que l’on a vu à la reconnaissance, alors que sur des pistes que l’on doit travailler au sel, on ne sait pas du tout ce que l’on va trouver.»
Enfin, face aux incertitudes, le mental est également important. Est-ce que la course aura lieu ou non ? Dans quelles conditions ? «Je pars dans l’optique que l’on part à 100%» explique Luca Aerni. Pour Daniel Yule, il faut «laisser le cerveau à l’hôtel, fermer les boucles et mettre les gaz. Des fois, c’est un peu comme ça qu’il faut faire que d’essayer de psychoter pour faire en sorte que tout soit parfait. Des fois c’est un peu contre-productif parce qu’on ne sait pas forcément ce que l’on va retrouver dimanche.» Rappelons également que lors de la victoire en 2020 du Valaisan, les conditions étaient quelque peu similaires.