JO 2018 Ammann: "Je suis curieux de voir où cela peut me mener..."

7.2.2018

Simon Ammann va "se laisser porter"...
Simon Ammann va "se laisser porter"...
Keystone

"Je me laisse porter. Je ne souhaite pas tirer de parallèle avec les Jeux précédents": à l'heure d'aborder ses 6es JO d'hiver, un record, Simon Ammann préfère éviter de se replonger dans son glorieux passé. Mais le choix de ses mots, mercredi à Pyeongchang, indique qu'il ne s'élancera pas sans ambition.

Tout commencera par le "petit" tremplin, avec les qualifications jeudi, puis le concours samedi. Cela dit, avec une taille (hill size) de 109 m, soit la distance entre le point d'envol et la fin de la zone d'atterrissage, la notion de "petit tremplin" est toute relative. "A Pyeongchang, la différence entre le petit et le grand tremplin n'est pas très grande. La façon d'aborder les deux est donc proche", a expliqué l'entraîneur des Suisses, Ronny Hornschuh.

C'est plutôt une bonne nouvelle pour Ammann. Vu que ses notes de style restent généralement inférieures à celles des meilleurs, il a intérêt à ce qu'elles ne pèsent pas très lourd dans le total final. Or, leur importance relative diminue effectivement à mesure que le "hill size" augmente. Mais de manière plus fondamentale, les sensations d'Ammann sont bonnes, et c'est là l'essentiel: "J'ai suivi une préparation parfaite ces derniers jours à Sapporo (au Japon). Nous sommes dans le juste sur beaucoup de points. Je suis curieux de voir où cela peut me mener", a lancé le St-Gallois.

Les spécialistes le voient dans le rôle de l'outsider, mais plutôt vers la 8e ou 10e place que proche du podium. Du reste, Ammann lui-même tient à tempérer les attentes, en alternant les formulations du genre "oui, mais": "Ma préparation et mes entraînements se sont bien passés, mais ce n'est pas une promesse. En fait, je ne sais pas vraiment où je me situe exactement." Et d'ajouter, en forme de prière peut-être: "Je pense qu'avec le vent, le concours sourira aux chanceux."

"Lucky punch"

A Zakopane (POL), Ammann n'avait pas été malheureux avec le vent lors de sa 5e place en Coupe du monde il y a dix jours. Elle faisait suite à un podium quinze jours plus tôt à Kulm, en Autriche, en vol à skis, et à une manche de feu lors du concours par équipes d'Oberstdorf, il y a trois semaines. Autant de performances qui ont pu faire ressurgir certains fantasmes et désirs d'exploits, seize ans après le premier des deux doublés olympiques de celui qu'on surnommait alors le "Harry Potter" des tremplins.

Plus sûrement, la réalité des forces en présence en Corée du Sud a été montrée par les trois premiers entraînements de mercredi. Ammann y a terminé 7e, 32e et 10e. Trois noms se dégagent a priori, ceux du Norvégien Daniel Andre Tande, de l'Allemand Richard Freitag et du Polonais Kamil Stoch. Simon Ammann apparaît loin et proche à la fois. Il lui faudrait une sorte de "lucky punch" (un jour extraordinaire) pour jouer les trouble-fête. "Je suis nerveux à l'idée de pouvoir démontrer ce que je n'ai pas encore réussi à faire cette saison", dit-il. L'ambition est au rendez-vous!

Le coach Ronny Hornschuh ne dit pas autre chose: "La courbe de forme est clairement à la hausse", a-t-il souligné. Simon Ammann était placé devant un choix: opter pour son nouveau modèle de chaussures en carbone, ou l'ancien, en cuir. Ce dernier tolère moins les erreurs lors du saut. Mais Ammann y est habitué. Il a donc opté pour le vieux modèle, après avoir alterné entre les deux durant la saison. En vue de ses sixièmes Jeux, il aura encore une fois tenté et expérimenté tout ce qui était possible.

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