Michelle Gisin Michelle Gisin : "Cette médaille a une très grande valeur"

Chris Geiger, à Cortina

15.2.2021

Seulement battue par Mikaela Shiffrin et Petra Vlhova, Michelle Gisin a remporté la médaille de bronze lors du combiné des Championnats du monde. Si l'épreuve a accouché d'un triste spectacle en raison des nombreuses éliminations et des écarts gigantesques, l'Obwaldienne a toutefois refusé de minimiser sa performance.

Michelle Gisin était heureuse avec sa médaille de bronze.
Michelle Gisin était heureuse avec sa médaille de bronze.
Keystone

Michelle Gisin, quel sentiment vous habite après avoir conquis cette médaille de bronze ?

"Je suis très contente. Ce n'est jamais facile en combiné car ce sont deux challenges à relever. J'ai presque fait un Super-G parfait, à l'exception d'un virage où j'ai perdu beaucoup de vitesse. J'étais ainsi presque 10 km/h plus lente que les autres athlètes. Le reste était toutefois presque parfait et cela me rend très heureuse. Cela montre surtout ma progression de la semaine dernière, que je suis à nouveau capable d'attaquer."

Quelle était votre tactique après le Super-G matinal ? Attaquer pour s'offrir le titre mondial ou assurer pour décrocher la médaille de bronze ?

"Après le Super-G, j'ai essayé d'attaquer à fond. Le slalom était toutefois très difficile. C'était très bien sur le haut, mais c'était très gelé lorsqu'on a rejoint la piste du Super-G. Ce n'était donc pas facile du tout. Que ce soit chez les dames ou chez les hommes, il y a d'ailleurs eu beaucoup de gens qui sont sortis à cet endroit. De mon côté, j'ai parfois un peu perdu le ski, la confiance et le rythme. C'est pourquoi j'ai moins poussé que ce que j'aurais voulu. A la fin, ça reste une médaille et je suis très contente."



Quatrième, Elena Curtoni pointe à 2''35 de Mikaela Shiffrin. Il n'y a également que seize skieuses classées. Quelle est la valeur de cette médaille ?

"Les trois premières - dont je fais partie - avons skié à un niveau exceptionnel. Mikaela encore plus d'ailleurs. Avant la course, on savait toutefois que peu de filles allaient pouvoir se battre pour les médailles. Wendy (ndlr : Holdener) et Federica (ndlr : Brignone) sont en plus sorties en slalom. Il n'y avait dès lors presque plus personne. Petra (ndlr : Vlhova) est juste devant moi alors qu'elle fait un podium en Super-G à Garmisch-Partenkirchen et Mikaela a décroché la médaille de bronze ici en Super-G. Et, en slalom, on ne discute même pas leurs qualités. Pour moi, cette médaille a donc une très grande valeur."

Les quatorze éliminations en seconde manche ne sont pas une mauvaise publicité pour le combiné ?

"Je pense plutôt que c'est une publicité très réaliste. Quand on voit descendre les spécialistes de vitesse et qu'ils prennent quelques secondes, cela nous fait réaliser à quel point c'est difficile d'être au top et de skier à un haut niveau dans toutes les disciplines. Avec tous les spécialistes, on pense désormais qu'une dixième place n'est pas bien. Ce n'est toutefois pas du tout facile de faire un Top 10."



Comment expliquez-vous l'absence de polyvalentes sur le circuit ?

"Je trouve qu'on a vraiment trop de courses. Je peux vous le dire, participer à près de quarante courses par année n'est pas facile. C'est très intensif. Il y a donc beaucoup de skieurs qui se concentrent et se spécialisent sur une ou deux disciplines seulement."

Un mot encore sur le changement de format en combiné et la fin de l'inversion des trente premiers en deuxième manche. Le Super-G prend-il plus d'importance ?

"Aujourd'hui (ndlr : lundi), cela n'a pas trop changé. La piste de slalom était tellement gelée qu'elle est restée la même du premier au dernier dossard. Cela change davantage quand la piste casse. Chez les femmes, c'est toutefois difficile à dire car le niveau des filles qui sont au top dans les deux disciplines est trop haut. Les favorites vont ainsi toujours partir proches les unes des autres en deuxième manche."

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