Crans-Montana
Gut-Behrami: "On ne construit pas une carrière sur des opinions"

Chris Geiger, à Crans-Montana.

22.2.2019

Après un début de saison en demi-teinte et des Mondiaux ratés, Lara Gut-Behrami espère se relancer samedi lors de la descente de Crans-Montana. En Valais, la Tessinoise s'est montrée à l'aise lors des deux entraînements. Un bon résultat de la bombe de Comano ferait taire ses détracteurs.

Lara Gut-Behrami: "Si demain je skie plus vite, ce ne sera pas grâce aux critiques ou parce que des génies croient mieux savoir que moi."
Lara Gut-Behrami: "Si demain je skie plus vite, ce ne sera pas grâce aux critiques ou parce que des génies croient mieux savoir que moi."
Keystone

Lara Gut-Behrami vit une saison compliquée et cela se ressent dans sa manière de fonctionner avec les médias. Peu accessible, la Tessinoise s'est tout de même exprimée en zone mixte vendredi à l'issue du dernier entraînement en vue de la descente de Crans-Montana, prévue samedi dès 9h30 sur le Mont-Lachaux.

Une piste qui semble d'ailleurs convenir à la skieuse de Comano, laquelle a terminé 3e (jeudi) puis 4e (vendredi) des deux entraînements. "Je me suis sentie à l'aise sur cette piste. Mais, vous savez, depuis que j'ai 17 ans et que je suis en Coupe du monde, j'essaie de m'améliorer jour après jour", souligne la lauréate du classement général de la Coupe du monde en 2016. "Les résultats ne changent pas ma motivation. Je travaille et j'essaie toujours de faire de mon mieux. Ce sera encore le cas ce week-end et pour ce dernier mois de compétition."

Pour avoir du succès sur le Haut-Plateau, la skieuse de 27 ans devra s'adapter aux conditions climatiques. Avec les fortes chaleurs recensées en Valais, la piste a tendance à évoluer. "La neige devient molle avec ce soleil. C'est donc un challenge à skier sur ce tracé", explique Lara Gut-Behrami. "En haut, la neige est super alors que, dès le milieu, on retrouve de la neige de printemps."

«Un tracé intéressant, mais pas simple à skier"»

Ces changements de revêtement viennent s'ajouter aux difficultés de la descente. "Il y a beaucoup de mouvements de terrain sur la partie sommitale, il faut être vraiment souple. Ensuite, il y a le plat du milieu et enfin le bas, où il faut rester sur le ski extérieur. C'est important car la piste est molle et cela peut te faire sortir de la ligne idéale. C'est donc un tracé intéressant, mais pas simple à skier."

Réputée comme l'une des descentes les plus compliquée du Cirque blanc féminin, cette piste du Mont-Lachaux semble convenir aux meilleures athlètes. Cela cache-t-il une certaine logique? "Quand tu skies bien, tu apprends à skier vite sur toutes les pistes", coupe la bombe de Comano. "C'est aussi ça le challenge: apprendre à skier vite dans les virages comme sur les plats. Par le passé, je me sentais à l'aise quand c'était glacé et raide, mais j'avais de la peine quand c'était plat. J'ai donc dû travailler afin d'être plus régulière."

C'est d'ailleurs cette continuité dans les résultats qui a manqué cet hiver à la femme de Valon Behrami. Auteure de deux podiums cette saison (2e du Super-G de Saint-Moritz et 3e de celui de Garmisch), la native de Sorengo souhaite s'élancer parmi les premières samedi afin d'éventuellement remonter sur la boîte. "C'est vrai que j'aimerais hériter du dossard numéro 2. Avec cette météo, ce sera un avantage de partir devant. Mais tu peux aussi réussir un bon résultat en partant depuis derrière", rappelle la quintuple médaillée aux Mondiaux. "Les organisateurs vont travailler avec du sel pour les épreuves du week-end afin d'avoir une course régulière, les conditions seront donc différentes."

«On ne construit pas une carrière sur des opinions»

A la Tessinoise de s'en accomoder au mieux afin de retrouver le sourire et de faire taire ses détracteurs. D'ailleurs, comment encaisse-t-elle les nombreux jugements négatifs à son égard? "Les critiques ne me font pas aller plus vite sur la piste. C'est le travail, l'expérience, le fait de chercher les solutions avec mon team qui vont m'aider à m'améliorer. Je préfère utiliser mon énergie pour cela", explique la Suissesse. "D'ailleurs, si demain je skie plus vite, ce ne sera pas grâce aux critiques ou parce que des génies croient mieux savoir que moi ce que je dois faire, mais car je continue d'avoir cette passion pour le ski. Chacun peut avoir son opinion, mais on ne construit pas une carrière sur des opinions. Ma seule réponse est de continuer à travailler."

S'améliorer jour après jour avec en point de mire les prochains Championnats du monde, voilà la philosophie de Lara Gut-Behrami. "Dans deux ans, il y a les Mondiaux de Cortina. Je vais donc travailler afin de retrouver mes meilleures sensations. C'est plus logique de réfléchir dans ce sens que de se remémorer mes Mondiaux ratés d'Are."

Obtenir un bon résultat du côté de Crans-Montana serait un premier pas dans cette direction.

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