Présente dimanche à Crans-Montana afin d'ouvrir la manche de slalom du combiné, Camille Rast (20 ans) était ravie de retrouver d'une certaine manière la Coupe du monde. La skieuse de Vétroz a également profité de sa présence sur le Haut-Plateau pour faire le point sur sa rééducation.
Camille Rast, vous vous étiez gravement blessée au genou droit (rupture du ligament croisé antérieur et déchirure du ligament collatéral médial) le 24 mars 2019. Comment se passe votre rééducation et où en êtes-vous?
"J'ai pu remettre les skis entre Noël et Nouvel An. Au début, il s'agissait beaucoup de ski libre pour retrouver les sensations. J'ai commencé avec des skis de slalom car ces derniers sont plus courts et plus faciles à manier. J'ai ensuite chaussé des skis de géant afin de mettre un peu de vitesse. Cela m'a permis d'emmagasiner la force du ski dans les virages. Je n'ai pas eu de douleurs spécifiques, le genou n'a pas gonflé et il a vraiment bien réagi. On a ainsi pu introduire petit à petit des piquets. Je dois désormais enchaîner les jours et les kilomètres d'entraînement. Je me trouve actuellement dans une période où je jongle entre les sessions sur la neige et les rappels physiques. Je m'entraîne ainsi deux jours par semaine à Neuchâtel avec Florian Lorimier, lequel me fait garder un niveau physique élevé. Etant donné que je ne fais pas de courses cet hiver, je peux même l'augmenter en vue de l'année prochaine. Mon objectif est vraiment de construire des bases physique et technique sur lesquelles je peux m'appuyer la saison prochaine. Je ne veux pas simplement revenir avec un niveau qui était déjà le mien avant. Globalement, je suis donc vraiment contente de la manière dont ça se passe."
Quelles sont vos prochaines échéances?
"Je vais prochainement terminer ma phase de rééducation, une période durant laquelle je me suis donc vraiment beaucoup entraînée physiquement. Concernant le ski, je veux arriver à la fin de la saison avec un niveau dans lequel j'ai confiance afin d'avoir une bonne base pour entamer ma préparation avec l'équipe de Suisse."
Avant cette grosse blessure, vous aviez aussi contracté une mononucléose durant l’été 2017. Cette maladie vous avait d'ailleurs empêché de skier entre janvier 2018 et janvier 2019 en Coupe du monde. Avez-vous souffert mentalement au cours de ces trois dernières années?
"Mentalement, une fois qu'on a goûté à la Coupe du monde, il y a une envie supplémentaire de travailler encore plus dur afin de retrouver sa place à ce niveau. J'ai effectivement connu des années vraiment difficiles. Je suis donc contente d'arriver au bout de ces ennuis de santé. J'espère pouvoir construire quelque chose dès l'année prochaine pour être le plus régulièrement possible en Coupe du monde."
Dimanche, vous avez pu ouvrir la manche de slalom du combiné de Crans-Montana. Comment avez-vous vécu ce moment?
"J'aurais évidemment préféré prendre le départ avec un dossard sur le dos, mais c'est toujours sympa de revenir dans le Cirque blanc et de revoir les filles du circuit. Le fait de renouer avec tout ça a été comme une piqûre de rappel pour moi et ça m'a donné un petit 'boost' de motivation pour la suite des entraînements. J'ai simplement profité de pouvoir ouvrir un portillon de Coupe du monde."
Vous avez donc presque pu regoûter à cette adrénaline de la compétition. Dans quelles disciplines allez-vous vous aligner la saison prochaine?
"Je vais vraiment me concentrer sur les disciplines techniques. Le slalom et le géant sont les disciplines qui m'intéressent le plus. Tant que je n'ai pas fait ce que j'aimerais faire, à savoir exploiter mes capacités au maximum dans les disciplines techniques, je ne pense pas à m'orienter vers la vitesse. Il y a encore du job et de belles années qui m'attendent pour performer en slalom et en géant."
Vous évoquez vos ambitions dans les disciplines techniques. Avez-vous des points de comparaison quant à votre niveau actuel?
"J'ai pu m'entraîner plusieurs fois avec Mélanie (ndlr: Meillard), mais nous ne sommes pas du tout au même stade de notre reconstruction. Je ne suis pas encore dans l'optique d'aller chercher un chrono, mais plutôt de retrouver de la confiance et des mouvements techniques justes. Ce sera davantage en fin de saison que je pourrai me mesurer aux autres filles de l'équipe, ce qui me permettra d'avoir quelques références."