Les larmes aux yeux, c'est un Killian Peier ému qui est revenu sur «son» moment de grâce, qui lui a permis d'obtenir la médaille de bronze sur le grand tremplin des Mondiaux d'Innsbruck samedi.
Expansif et dans un état second après l'officialisation de sa médaille de bronze aux Mondiaux sur le grand tremplin d'Innsbruck samedi après-midi, Killian Peier a commencé à réaliser lors de la remise des médailles en début de soirée.
Des larmes ont presque coulé sur les joues du Vaudois. «J'ai été pris par l'émotion, sourit-il. Pendant la cérémonie, j'ai pensé à tout le travail que j'ai effectué depuis une année.» Tellement pris par le moment, alors que les membres de l'équipe de Suisse l'acclamaient, Peier a même été incapable de se souvenir de celui qui lui avait remis sa médaille, en l'occurrence l'Autrichien Ernst Vettori, champion olympique à Albertville en 1992.
Même si Peier a parfois manqué de peu le podium lors des épreuves de Coupe du monde du début d'année, le retrouver sur la boîte au moment le plus important de la saison a quelque chose de surprenant. D'autant plus que les cadors de la discipline (Ryoyu Kobayashi, Kamil Stoch ou Stefan Kraft), eux, ont dû se contenter des places d'honneur samedi. «Je suis vraiment fier de ce que j'ai accompli», a lancé le sauteur de La Sarraz. «C'est le sport, lorsqu'une occasion se présente, il ne faut surtout pas la rater et ne pas se retourner pour la saisir.»
«Sentiment d'éternité»
C'est vendredi soir, après les qualifications, que Killian Peier a s'est mis à croire en l'exploit. «J'étais alors nerveux, je commençais à m'imaginer qu'une médaille était possible.» La tension retombée après une analyse vidéo de ses sauts et une promenade nocturne, il n'a eu aucune peine à s'endormir. «Samedi matin, j'ai ressenti beaucoup moins de pression», précise-t-il. Rebelotte entre les deux manches, lorsqu'il a fallu digérer sa première place provisoire. Jusqu'aux dernières minutes avant le saut final, où il a choisi de se focaliser les purs aspects techniques.
Et puis il y a eu «le sentiment d'éternité», dans l'attente des résultats finaux. Jusqu'à que sa 3e place s'affiche sur l'écran. «C'était un moment incroyable, s'enthousiasme Peier. L'équipe attendait et puis ils m'ont tous sauté dessus. C'est la magie du saut à skis. Dans notre sport, tout peut aller très vite, mais il faut toujours y croire et tout donner.»
Et de remettre ça sur le petit tremplin de Seefeld vendredi? «Je veux simplement réaliser de grands sauts, répond le médaillé de bronze du grand tremplin. Mais pour l'instant, cela m'importe peu de savoir s'ils suffiront à remporter une nouvelle médaille.» Les Mondiaux du Vaudois soit quoiqu'il en soit déjà réussis.