Urs Lehmann, président de Swiss-Ski, s'est confié à Keystone-ATS à l'aube du début de la Coupe du monde ce week-end à Sölden.
Pour Swiss-Ski, le mot d'ordre est-il jamais deux sans trois, ou pas?
«Les deux dernières saisons ont été incroyables. La barre est placée très haut, de même que nos attentes.»
Est-il possible de faire aussi bien voire mieux que la saison dernière, marquée notamment par 15 victoires et 53 podiums?
«Cela dépend aussi toujours des éventuelles blessures. Chez les messieurs, la situation est très bonne. Les entraînements se sont bien passés, tout le monde est absolument prêt. On peut se réjouir.»
Garder la Coupe en Suisse
Et chez les dames...
«... Lara Gut-Behrami est en grande forme, oui. Mais Michelle Gisin se remet d'une mononucléose, alors que Wendy Holdener et Corinne Suter sont blessées. Il nous manque donc plusieurs piliers de l'équipe. Lorsqu'elles reviendront, tout sera alors possible. Nous voulons garder la Coupe (NDLR: pour la victoire au classement par nations) en Suisse.»
Vous attendez-vous à une concurrence plus forte, notamment de la part de l'Autriche?
«On ne sait jamais à l'avance ce qu'il va se passer, c'est ce qui est beau dans le sport. Chacun fait de son mieux, il peut vite y avoir des changements. Il faut rester sur ses gardes. Nous sommes en pole position, mais cela signifie aussi que nous sommes les proies, les autres sont sur nos talons. Les Autrichiens ont été très forts en deuxième partie de l'hiver dernier. Mais notre équipe a de gros atouts.»
Vous excluez tout relâchement après deux saisons finies en tête?
«On ne peut rien affirmer de précis avant les premières courses. Lors des deux dernières saisons, tout a marché super pour nous, on a pu grimper jusqu'au sommet. Maintenant, il s'agit d'y rester. Il y a évidemment un peu de tension avant que cela commence.»
Solidité à tous les niveaux
Vous présidez Swiss-Ski depuis 2008. La Fédération se trouve-t-elle là où vous vouliez arriver?
«Oui, nous sommes bien dans la trace. Mais pas seulement parce que les alpins sont au top. Presque tous les autres sports connaissent des succès. Swiss-Ski est très solide, sur le plan du personnel, des structures et des finances. Il faudrait un séisme de force moyenne pour que la Fédération déraille.»
Si tout s'était passé comme vous le vouliez, vous ne seriez plus président de Swiss-Ski, mais de la FIS. Avez-vous des regrets?
«Evidemment que j'aurais volontiers assumé cette tâche. J'avais une vision et des plans concrets qui auraient fait avancer la FIS. Les membres ont préféré Johan Eliasch. Il a de bons avis et de bonnes idées.»
Vous avez quand même été élu, pas au poste de président mais au comité de la FIS.
«La Suisse n'y avait encore jamais été représentée, parce que le président était toujours un Helvète. Le président doit endosser un rôle neutre. Maintenant, je pourrai prendre position et mieux défendre les intérêts de la Suisse. Les autres ont déjà pu le constater lors des premières séances.»
Le combiné est mort
Un sujet récurrent, c'est le combiné. Il a été sauvé voici quatre ans, mais désormais il va disparaître?
«Le combiné alpin est mort. Hélas, c'est comme ça.»
La FIS a l'intention d'ajouter un nouveau championnat du monde une fois tous les quatre ans. Quelle est votre avis à ce sujet?
«Notre sport a gagné en attractivité. Il faut saisir l'occasion et avoir des Mondiaux chaque année, sauf lorsqu'il y a des Jeux olympiques. Je suis absolument favorable à cette idée.»