Corinne Suter
"La pression extérieure est plus grande que celle que je m'impose"

ATS

20.2.2020

Le cirque blanc féminin passe le week-end à Crans-Montana pour deux descentes et un combiné. Parmi les Suissesses, Corinne Suter, leader du classement de la discipline-reine, est très attendue.

Corinne Suter semble aimer Crans-Montana: "C'est toujours spécial de venir."
Corinne Suter semble aimer Crans-Montana: "C'est toujours spécial de venir."
Keystone

Dire de Corinne Suter qu'elle a emmagasiné de la confiance tient de l'euphémisme. Depuis plus d'une année, la Schwytzoise s'est muée en une sorte de Beat Feuz en empilant les résultats probants. Hormis les deux descentes particulières de Bansko (9e et 14e), celle qui arbore le maillot rouge de leader de la descente évolue presque toujours au sommet. Cinquième à Garmisch en ayant commis deux grosses fautes, la Schwytzoise débarque en Valais avec l'esprit libre.

Surtout que Suter avait terminé sur le podium l'an dernier dans une descente qui avait fait couler beaucoup d'encre en raison des soucis de chronométrage. Bronzée en super-G et argentée en descente aux Mondiaux d'Are, la Schwytzoise avait signé son premier podium en carrière sur le Haut-Plateau. «C'est toujours spécial de venir ici où l'organisation est parfaite, explique-t-elle. Je skie avec moins de pression en ce moment et ça me réussit.»

Quand on lui demande si elle a l'impression d'avoir pris une autre dimension, la Schwytzoise se fend d'un petit rire timide, presque gêné: «C'est vrai que, depuis les Mondiaux d'Are, ça se passe très bien. J'ai réussi à préserver ce 'flow' et cela m'aide sur les courses. Lors de cette dernière année, je remarque que je me mets bien moins de pression et que j'ai accumulé de la confiance en moi. Du coup, cela m'aide à aller plus vite.»

Des sentiments moins extrêmes

Cette confiance construite depuis plusieurs mois aide la Schwytzoise à ne pas se poser de questions, ce que les médias font davantage. «On me demande souvent comment je gère la pression, glisse-t-elle. Comme je m'en mets moins qu'avant, ça va. En fait, la pression extérieure est plus grande que celle que je m'impose, mais je suis restée la même. Je me réjouis davantage avant les courses que par le passé, mais mes sentiments sont moins extrêmes qu'auparavant.»

Cinquième du seul entraînement, Corinne Suter sait qu'elle joue gros vendredi et samedi lors des deux descentes au programme. Puisque sa dauphine Mikaela Shiffrin n'est toujours pas là, la Schwytzoise doit prendre le large dans la discipline. Elle devra se méfier d'Ester Ledecka, mais la Tchèque a bouclé le galop d'essai à près de cinq secondes!

Cela signifie que tout est fait pour que Suter quitte la station valaisanne avec l'assurance du globe dans sa valise. Si elle possède plus de cent points d'avance au sortir de la deuxième descente de samedi, Suter pourra fêter son sacre puisqu'il ne restera plus que l'épreuve de Cortina lors des finales.

Outre Corinne Suter, on attend une belle performance de la part de Joana Hählen. Dans un état d'esprit proche de celui de sa cheffe de file, la Bernoise monte en puissance. Quatrième l'an dernier, troisième à Bansko et troisième de l'entraînement, Hählen est à classer parmi les sérieuses outsiders.

Toujours dans le camp suisse, Lara Gut-Behrami pourrait tirer son épingle du jeu. Dixième de l'entraînement, la Tessinoise sent qu'elle s'améliore. Il lui faudra par contre impérativement skier la ligne idéale pour espérer se battre pour le podium.

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