«Il n’a qu’à faire des impasses» Le tacle de la FIS au «grand perdant» Marco Odermatt

Nicolas Larchevêque

6.12.2023

Pour Johan Clarey, fraîchement retraité du Cirque blanc, Marco Odermatt est «le grand perdant» des annulations à la chaîne qui touchent la Coupe du monde masculine de ski alpin en ce début de saison. Le Suisse de 26 ans devra ainsi disputer cinq courses en autant de jours lors de la tournée italienne. «Il n’a qu’à faire des impasses», a estimé Michel Vion, secrétaire général de la FIS.

La course au général est-elle déjà compromise pour Marco Odermatt ?
La course au général est-elle déjà compromise pour Marco Odermatt ?
KEYSTONE

Nicolas Larchevêque

6.12.2023

Sept courses au programme, mais seulement une - le slalom de Gurgl - disputée : le Cirque blanc masculin vit un début d’hiver pour le moins tourmenté. «Je n'ai jamais vu ça. Ça fait vingt ans que je suis sur le circuit, je n'ai jamais vu un début de saison pareil», a avoué l’ancien skieur Johan Clarey, devenu consultant pour «Eurosport».

Résultat de cette entame de saison tronquée, les spécialistes de vitesse n’ont toujours pas pu dévaler une seule piste. Pour le Français de 42 ans, une personne peut se sentir davantage flouée que les autres avec ces annulations à la pelle.

«Pour le général, le grand perdant, sans même avoir mis les bâtons derrière le portillon, c'est Odermatt. Il faut dire ce qui est. Sur l'équité du général, ça pose question. Il perd en plus Beaver Creek qui lui allait super bien. Il a un manque à gagner énorme. Il avait 200 points minimum en besace donc le coup est rude pour lui», a estimé Clarey auprès du média sportif.

Après l’arrêt du géant de Sölden, les courses à Zermatt/Cervinia (deux descentes) et à Beaver Creek (deux descentes et un Super-G) sont, elles aussi, passées à la trappe. La Fédération internationale de ski va devoir se creuser les méninges pour replacer ces courses dans un calendrier déjà chargé. Une descente va être récupérée lors de la tournée italienne mi-décembre, obligeant ainsi les skieurs polyvalents, comme Odermatt, à enchaîner cinq courses en... cinq jours (!) entre Val Gardena (deux descentes et un Super-G) et Alta Badia (deux géants).

«Ceux qui se plaignent n’ont qu’à faire des impasses»

Michel Vion

Secrétaire général de la FIS

Le Nidwaldien avait déjà qualifié cet enchaînement d'«idiot» l’hiver dernier, et cela ne devrait pas s’améliorer. Interrogé sur le sujet par «Eurosport», Michel Vion, secrétaire général de la FIS, a été on ne peut plus clair : «Marco Odermatt n’a qu’à faire des impasses. En tennis, on fait des impasses. Ceux qui se plaignent n’ont qu’à en faire aussi en ski alpin.»

La situation semble, pour l’heure, plus que compromise pour que toutes les courses de vitesse annulées puissent être refixées dans d’autres stations. Cela pourrait bien faire les affaires des techniciens, qui risquent de disputer plus d’épreuves sur l’ensemble de l’hiver. Et de détrôner Marco Odermatt ?

Pour Clarey, le sort de la saison de «Odi», double tenant du titre au général, se joue donc déjà le week-end prochain : «Le géant de Val d'Isère va déjà être primordial pour lui. Ce n'est pas le genre de bonhomme qui cède à la pression mais il va avoir à cœur de faire un gros géant.» Si la météo le permet, bien entendu...

Marco Odermatt, c’est qui ?

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