Ski alpin Les géantistes étrennent leur nouveau matériel

ATS

2.11.2017 - 12:25

Genève

La Coupe du monde redémarre ce week-end à Sölden avec une nouveauté concernant les skis de géant, désormais davantage taillés. Reste à savoir qui aura le mieux négocié ce changement de matériel.

La Fédération internationale (FIS) impose dorénavant un rayon de courbure en géant pour les messieurs de 30 m, contre 35 m précédemment. L'objectif consiste notamment à ménager le dos des coureurs, en leur permettant d'utiliser des skis plus maniables. Il s'agit en réalité d'un retour en arrière, sachant que le rayon de courbure se montait à 27 m jusqu'en 2012. La FIS était ensuite passée à 35 m afin de réduire les blessures... aux genoux.

"Nous avons anticipé au maximum ce changement de réglementation en procédant à des tests dès la saison dernière", explique Stéphane Cattin, chef alpin chez Swiss Ski. "Nous sommes confiants, même s'il est difficile de nous situer par rapport aux autres nations", reconnaît-il.

L'incertitude est la même du côté des coureurs. "C'est un peu flippant", confie Justin Murisier, le no 1 suisse du géant. "Il y a une année, je savais qu'un top 15 à Sölden était largement envisageable. Mais aujourd'hui, je me pose davantage de questions. Est-ce qu'une marque a trouvé quelque chose d'innovant ? Est-ce que certains coureurs ont mieux géré le changement ?", se demande le Valaisan.

Il y a cinq ans, c'est Ted Ligety qui avait le mieux appréhendé le changement de matériel. Et largement: l'Américain avait écrasé la concurrence lors des premiers géants de la saison, mettant par exemple 2''75 à son dauphin à Sölden.

Dommage pour Janka

Si les observateurs n'excluent pas une telle domination au début, ils estiment néanmoins que la hiérarchie ne devrait pas trop bouger. "En revanche, elle pourrait s'élargir à d'autres coureurs. Le géant était réservé aux purs spécialistes, tant il était devenu complexe. On peut ainsi s'attendre à voir des gens de la vitesse revenir briller en géant", pense Stéphane Cattin.

Côté suisse, cela aurait pu concerner Carlo Janka. Mais comme le Grison s'est blessé mardi à l'entraînement (ligament croisé déchiré au genou droit), il doit différer son retour sur un type de skis qui lui avait tant réussi par le passé avec ses titres mondial (2009) et olympique (2010) en géant.

Si de nombreux coureurs avouent avoir retrouvé du plaisir en géant, cela sera sans doute aussi le cas du public. Les (télé)spectateurs devraient avoir droit à des géants plus fluides, moins entachés de "drift" (dérapage contrôlé), sachant que les skis tournent plus facilement. "Cela dépendra surtout du tracé. Si les portes sont très rapprochées et que cela tourne beaucoup, cela restera tout aussi difficile qu'avec un rayon de 35 m ", nuance toutefois Justin Murisier. "La clef sera justement de s'adapter à tous les types de tracé", prévient-il.

Hirscher handicapé

Une chose est sûre, les tests de matériel ont été plus importants que jamais durant les derniers mois. De quoi pénaliser ceux qui ont été blessés au cours de l'été, à commencer par un certain Marcel Hirscher. Lauréat des trois derniers globes en géant, l'Autrichien s'est fracturé la cheville en août. "Pendant que j'étais immobilisé, la concurrence a testé les nouveaux skis. Et chaque entraînement peut valoir de l'or, au sens propre", reconnaît-il en référence aux JO de PyeongChang en février.

Marcel Hirscher sera-t-il vraiment en retard par rapport à la concurrence ? Certains coureurs vont-ils profiter de ces nouveaux skis pour régner sur le géant ? Faut-il s'attendre à une nouvelle donne dans la discipline "de base" du ski alpin ? Début de réponses dimanche à Sölden.

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