Le champion olympique blessé, le champion du monde blessé, une garantie de médaille qui tremble pour sa présence: néanmoins, l'équipe de Suisse de skicross lorgnera vers le podium dès ce vendredi.
Le risque de blessures est élevé dans le skicross. L'équipe de Suisse en a fait l'amère expérience cet hiver, même encore la semaine dernière dans les dernières épreuves de la Coupe du monde à Reiteralm. Fanny Smith a subi une contusion au ménisque. Comme lors des Jeux olympiques de Pékin, une course contre la montre s'est engagée pour la Vaudoise. Sa participation aux Mondiaux en Géorgie reste en suspens.
Le team messieurs est également largement larvé par les blessures. Pas moins de cinq skieurs ont dû mettre fin prématurément à leur saison: le champion olympique Ryan Regez, le champion du monde 2021 et médaillé d'argent des JO Alex Fiva et Luca Lubasch se sont retrouvés sur des béquilles après s'être fait le ligament croisé, Romain Détraz a dû passer sous les mains des chirurgiens pour un problème au dos et Gil Martin est out pour une blessure à l'épaule.
Tous ces forfaits pèsent sur l'ambiance au sein de l'équipe. Enrico Vetsch, le chef des entraîneur depuis cette saison, en est conscient. «Ne pas le dissimuler, mais aussi pas en faire un problème.» Pour lui, c'est clair que son équipe a été touchée par une malchance crasse. Avec son staff, ils ont cherché des causes comme des fautes dans l'entraînement physique, mais ils n'ont rien trouvé. Après l'analyse vidéo, c'est presque chaque fois la même conclusion: «Non, on ne peut rien faire.»
Vetsch évoque dans ce contexte pas seulement la poisse mais aussi la chance. «Lorsque j'ai vu les images de la chute de Fanny Smith, c'était clair pour moi: ligament croisé.» Heureusement ce ne fut pas le cas pour la Vaudoise. Cette mésaventure rappelle celle qu'elle avait vécue à Pékin, où elle était aussi arrivée blessée et avait finalement enlevé le bronze.
Maigre bilan masculin
A Bakouriani, les titres en skicross seront attribués pour la dixième fois depuis la première en 2005 à Ruka. Fiva est le tenant du titre avec l'or conquis à Idre il y a deux ans.
La profondeur de l'équipe masculine grâce aux trois trentenaires Jonas Lenherr, Joos Berry et Marc Bischofberger permet de rêver toutefois à un espoir de médaille. La semaine dernière à Reiteralm, le Saint-Gallois Lenherr est allé cueillir sa quatrième victoire en Coupe du monde grâce à une fine manoeuvre de dépassement.
Malgré de nombreuses blessures, Fanny Smith s'est toujours trouvée au départ des points forts de la saison depuis 2013. Elle fut sacrée championne du monde à Voss à l'âge de 20 ans. Depuis, à l'exception des JO de Sotchi en 2014, elle a toujours ramené une médaille, dans le cas de Pékin après une bataille juridique dans les mois qui ont suivi.
Talina Gantenbein avec un 3e rang et cinq accessions à la petite finale ainsi que la Genevoise Sixtine Cousin, qui a atteint à deux reprises la petite finale cette saison, auront des chances d'outsiders. Et Saskja Lack semble tenir la bonne forme comme le prouve sa première appartition dans le top 8 la semaine dernière à Reiteralm.