Gut-Behrami Gut-Behrami : "On va aux Mondiaux pour gagner quelque chose"

Chris Geiger, à Cortina

8.2.2021

En remportant les quatre derniers Super-G en Coupe du monde, Lara Gut-Behrami sera la grande favorite de cette épreuve jeudi aux Championnats du monde. La Tessinoise a fait le point avant de prendre le départ à Cortina. Interview.

Lara Gut-Behrami a retrouvé le sourire cette saison.
Lara Gut-Behrami a retrouvé le sourire cette saison.
Keystone

Lara Gut-Behrami, dans quel état d'esprit abordez-vous ces Championnats du monde ?

"Je vais bien. J'ai passé quelques jours à la maison où j'ai pu me reposer, m'entraîner, prendre du temps pour moi et faire le plein d'énergie."

Qu'en est-il de vos douleurs au dos et au bassin ressenties à Crans-Montana ?

"Physiquement, on sort d'un mois long et compliqué, avec beaucoup de voyages et de sollicitations. A Crans-Montana, beaucoup de choses s'étaient accumulées et enchaînées. Cela avait engendré des tensions insupportables pour mon corps. Heureusement, on a pu résoudre le problème avec les physios. Le fait de m'être posé une semaine à la maison m'a également aidée. Mentalement, je me sens aussi bien. Les Championnats du monde seront particuliers cette année puisqu'il n'y aura pas de public ni d'événement autour. Les journées vont donc ressembler à celles qu'on a l'habitude de retrouver en Coupe du monde. Les sollicitations majeures seront moindres."

Quels sont vos objectifs pour ces joutes mondiales ?

"Comme je l'ai toujours dit, je prends une course après l'autre. Je vais donc d'abord me focaliser sur le Super-G, puis sur la descente et on évaluera ensuite si le parallèle est une option ou pas. Finalement, il y aura le géant. Le but est donc de prendre le départ avec le 100% d'énergie et de focus, avec l'envie de faire de mon mieux."

Vous ne vous fixez donc pas d'objectif de podium ?

"Je comprends la question quant aux éventuelles médailles d'or. On va aux Championnats du monde pour gagner quelque chose. J'ai toutefois appris par le passé que tu n'as rien gagné quand tu es au départ. J'ai la chance de m'être qualifiée dans quatre disciplines. J'irai au départ avec le sentiment que je n'ai rien à perdre, ni à défendre, ni à craindre. Je veux profiter de cela pour montrer mon meilleur ski et reproduire ce que j'ai réalisé ces dernières semaines. J'ai donc la possibilité de skier, de produire mon meilleur ski et de gagner. Mais si ce n'est pas le cas, la vie continue. Cet état d'esprit m'enlève ainsi une certaine pression. Je me réjouis toutefois d'aller à Cortina. C'est d'ailleurs sur cette piste que j'ai disputé mon premier Super-G en Coupe du monde. Les organisateurs réalisent également toujours un travail exceptionnel et les conditions sont généralement incroyables."



Plus globalement, vous débarquez à Cortina en pleine confiance. Comment expliquez-vous votre superbe début de saison, vous qui pointez au deuxième rang du classement général ?

"Je ne crois pas qu'il y a quelque chose en particulier qui a produit le déclic par rapport à mes récentes performances. Les dernières années, quand je n'arrivais pas à trouver la fluidité dans les détails, j'ai continué à travailler jour après jour. J'ai bossé techniquement, physiquement ou sur le matériel. Tout cela m'a permis ensuite de mettre les pièces du puzzle ensemble. La répétition des manches à haut niveau m'a aussi permis d'enchaîner quatre succès en Super-G et de retrouver le podium en géant. Quand je suis régulière à un très bon niveau en géant, cela veut dire que je suis performante dans les autres disciplines également. Peu importe la neige, le tracé ou les conditions, j'arrive à bien skier. Cela me donne une base solide que j'arrive reproduire dans les autres disciplines. Il n'y a donc pas de recette magique. C'était cela mon parcours ces dernières saisons. Je vais d'ailleurs peut-être rencontrer d'autres difficultés dans ma carrière. Mais, chaque jour, on peut avoir des petites victoires. Par exemple, ça peut être un virage un peu mieux négocié."

Finalement, un mot sur l'arrivée d'Alejo Hervas dans votre staff. Que vous apporte-t-il ?

"Dans ma carrière, j'ai toujours parlé d'avancer. En ayant Alejo (ndlr : entraîneur physique) à mes côtés, j'ai pu optimiser certaines choses. J'ai ainsi retrouvé des marges de progression. Et, à presque 30 ans, je me sens bien physiquement. Ce qui est bien et important, c'est surtout que j'apprends encore des nouvelles choses à mon âge, notamment en haltérophilie. Je me montre curieuse et je trouve des choses qui me motivent à repousser mes limites. Cela me donne davantage de plaisir. Alejo vient également sur les pistes et me voit donc skier. Il peut donc comprendre si quelque chose ne fonctionne pas techniquement. Il peut ainsi affiner son travail et échanger avec mon père. Ces discussions me permettent d'ailleurs d'évoluer."

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