Pinturault Pinturault : "Toujours autant mythique de venir à Adelboden"

Chris Geiger, à Adelboden

8.1.2021

Auteur d'une véritable démonstration vendredi lors du premier géant d'Adelboden, Alexis Pinturault a marqué les esprits. Heureux, le Français est notamment revenu sur sa performance et sur l'absence de public. Interview.

Alexis Pinturault : "Pas s'attendre à ce que je gagne beaucoup de courses avec une seconde d'avance."
Alexis Pinturault : "Pas s'attendre à ce que je gagne beaucoup de courses avec une seconde d'avance."
Keystone

Alexis Pinturault, qu'est-ce que ça représente de gagner Adelboden pour la deuxième fois de votre carrière ?

"C'est la piste mythique du géant, celle où on a toujours envie de briller, d'être au maximum de sa forme. Aujourd'hui (ndlr : vendredi), ça a été le cas. Je fais une grosse différence sur la première manche, après j’essaie de m'accrocher sur la deuxième. Ça donne un bon résultat."

Avez-vous vu le passage de vos concurrents avant votre deuxième manche ?

"J'ai entendu les entraîneurs, je savais que Zubcic était en tête (ndlr : finalement 2e). On sait très bien qu'on a de la marge, avec une seconde d’avance, mais pas tant que ça non plus. Il suffit de prendre l'exemple de Leitinger, au début de la deuxième manche, qui prenait une seconde sur certains athlètes sur le dernier inter. Ça montre à quel point c'est difficile de gérer. Il faut attaquer, mais aussi gérer à certains endroits… On ne peut toutefois pas gérer sur l'intégralité de la manche quand on a de l'avance."

Sur quoi pensez-vous avoir fait la différence ?

"Clairement sur la première manche, en attaquant. J'ai pris énormément de temps, c'est ce qui m'a permis de construire ma victoire. Actuellement, je me sens à l'aise avec mon matériel, les conditions étaient remarquables, avec une bonne accroche. C'est un mix de tout. A Alta Badia, les choses commençaient à se construire et, aujourd'hui, ça continue dans cette direction. Il y a un troisième géant demain (ndlr : samedi), on va essayer de se reposer un maximum, l’enchaînement va être difficile entre les deux géants et le slalom de dimanche."



Avez-vous une marge de progression ou étiez-vous à votre meilleur niveau ?

"Il ne faut pas s'attendre à ce que je gagne beaucoup de courses avec une seconde d'avance (rires) ! J'ai fait du très bon ski aujourd'hui, mais ce n'est pas tout le temps comme ça. Il faut en être conscient. J'ai été très bon aujourd'hui, tout allait bien, mais chaque jour est différent."

Votre entraîneur a tracé la première manche. Etait-ce un avantage ?

"J'ai forcément l'habitude de skier sur les tracés de mes entraîneurs à l'entraînement. Il ne faut pas croire non plus que, parce que c'est votre entraîneur qui trace, que ça va toujours fonctionner. Par exemple, le coach italien s'est occupé de la première manche du slalom de Zagreb et presque tous ses meilleurs protégés sont sortis. On a l'habitude de skier sur tous les tracés, mais le but est de s'y adapter au mieux."

Les tracés "tactiques" comme ce vendredi semblent vous avantager. Partagez-vous ce sentiment ?

"Tous les tracés sont toujours un peu tactiques. Il y a toujours des zones plus compliquées, à l'image de l'entrée dans le mur lors de la deuxième manche. Je n'ai pas trouvé que le premier tracé était si tactique que cela car il n'y avait pas un endroit où il fallait presque perdre du temps pour en gagner davantage ensuite. Ce côté tactique, on l'a retrouvé davantage en deuxième manche."



Les courses d'Adelboden marquent le début des classiques. Ces dernières semblent vous inspirer... 

"Les courses restent en général quelque chose de spécial, mais les classiques donnent encore plus d'envie et d'adrénaline. C'est vrai que de pouvoir y briller est toujours quelque chose de particulier. On aimerait évidemment pouvoir le faire devant des spectateurs, mais on peut déjà être très heureux de pouvoir skier cette année. Malgré tout, ça reste toujours autant mythique de venir à Adelboden." 

Justement, était-ce étrange de skier dans une ambiance aussi feutrée ?

"C'est vrai que c'est toujours bizarre lorsqu'on arrive en bas. Tu as envie de lever les bras, mais tu te demandes pour qui tu les lèves. Je suis malgré tout toujours très heureux de gagner, mais c'est vrai que je cherche les entraîneurs du regard. Tout cela rajoute encore une couche à cet aspect 'morbide' où il est difficile de partager ses émotions. Lorsqu'il n'y a personne avec qui le faire, ça devient plus difficile de réaliser voire même d'être heureux de sa performance."

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