A la suite du décès de Patrick Baumann, en octobre dernier, Virginie Faivre est devenue la nouvelle présidente de Lausanne 2020. A moins d’une année du coup d’envoi de ce grand événement sportif (9 au 22 janvier 2020), Teleclub Sport Romandie est allé à sa rencontre pour notamment évoquer son parcours et la préparation de ces Jeux de la Jeunesse, qui auront lieu dans le canton de Vaud, du Valais et des Grisons et en France également.
Teleclub Sport Romandie: Virginie Faivre, en 2016, vous avez mis fin à votre carrière de sportive d’élite à cause d’une commotion cérébrale. Ca n’a pas été une décision trop difficile à prendre ?
Virginie Faivre: «Non, pas vraiment, car j’étais en fin de carrière. Le gros de ma carrière était derrière moi. J’avais rempli presque tous mes objectifs. Je me posais déjà des questions pour mon avenir, car j’avais déjà eu des petits soucis de santé. Cette blessure a été un élément déclencheur. Après ma chute et cette petite commotion supplémentaire, je me suis dit qu’il y avait maintenant d’autres priorités pour moi. Je devais être raisonnable, car il y a une vie après le sport.»
TSR: Votre but, c’était justement de rester dans le monde du sport ?
VF: «Après ma carrière de sportive, j’ai pu travailler pour la fondation de l’Aide Sportive Suisse à temps partiel. Tout s’est fait très naturellement. On a beau préparé au mieux la transition pour un sportif professionnel, c’est quand même toujours une étape qui est difficile à franchir. Le sport, c’est ma passion. J’ai passé tellement d’années à m’investir dans le sport. C’est le domaine que je connais le mieux. J’ai étudié le management du sport pour justement préparer mon après ski. Je me suis donc tournée vers le domaine que je connais le mieux, au lieu d’aller dans un domaine complètement différent. Je pense que j’ai beaucoup de chance. J’ai une reconversion assez idéale. Même plus qu’idéale en comparaison avec d’autres, qui ont plus de difficultés à se réinsérer par la suite.»
TSR: Il paraît que le choix de Lausanne 2020 à Kuala Lumpur en 2015 est l’un de vos plus beaux moments dans votre carrière ?
VR: «Effectivement, ça a été l’un des moments les plus forts pour moi. Ca équivaut à un titre de champion du monde (Virgine Faivre a été trois fois championne du monde de halfpipe en 2009, 2013 et 2015). Quand je suis monté sur scène, j’ai ressenti une grande pression. Nettement plus qu’un départ en compétition. On représentait la Suisse, comme j’ai pu le faire à un championnat du monde ou à des JO. Mais c’était un projet qui me tenait tellement à coeur. On a créé des liens extrêmement forts entre nous, au sein de notre équipe. Une sorte de petite famille. Ca restera graver à jamais comme un moment fort de ma carrière.»
TSR: Malheureusement, vous avez succédé à Patrick Baumann, après son décès au mois d’octobre dernier à Buenos Aires, dans la peau de la présidente du comité d’organisation de Lausanne 2020.
VR: «Ca a été beaucoup d’émotions vu les circonstances. J’ai eu la chance de travailler avec Patrick. Je l’ai admiré et j’ai beaucoup appris à ses côtés. Il a été une sorte de mentor pour moi. C’était l’un des plus grands leaders du sport en Suisse. Il a fait énormément pour ces Jeux. C’est un honneur de lui succéder. Je vais tout faire pour lui rendre hommage. On va être dans la continuité de tout ce qu’il a fait. Le plus important, c’est que la vision de ces Jeux reste la même. Je vais tenter d’apporter mon expertise et mon expérience des grands événements des sports de neige à toute cette équipe.»
TSR: Dans moins d’une année, Lausanne 2020 sera là.
VR: «Ca parait très loin, mais ça va arriver à grande vitesse, en effet. Les sites hôtes ont fait un incroyable travail. Il y a un héritage pour les générations futures qui est en train de se mettre en place. C’est quelque chose de très important. On s’est battu pour ça depuis le début de la candidature. Il y a un bel avenir pour nos jeunes. C’est une grande volonté de notre part de leur laisser quelque chose. Il y aura ces 20 jours de compétitions géniaux pour les athlètes mais aussi pour monsieur et madame tout le monde, pour les familles. Il faut que les plus petits aient des étoiles dans leurs yeux et que ça leur donne envie de faire du sport. Je l’ai vécu personnellement en rencontrant des sportifs. Un jour, Von Grünigen m’a signé un autographe et donné son dossard. Ca me reste graver à jamais. Ce sont des Jeux pour les jeunes par les jeunes. On espère réussir à mobiliser la population vaudoise, mais aussi toute la Suisse autour de ce projet.»
TSR: Où en sont justement les préparatifs de Lausanne 2020 ?
VR: «Au niveau des infrastructures, cela se passe très bien. Tous les sites sont en place. On est en pleine période de tests. Tous les sites sont en train de se préparer et de se tester pour accueillir ces Jeux, l’année prochaine. C’est le dernier hiver où on peut faire ces tests. Tout est prêt. Il ne reste plus que la patinoire de Malley, qui ça sera la cerise sur le gâteau. La collaboration entre les différents cantons se passe très bien. Le budget est parfaitement respecté. On est rentré dans la phase de détails. Le compte à rebours est lancé. On est à moins d’une année. Je tiens d’ailleurs à remercier toutes les personnes qui sont impliquées dans ce projet, qui ont déjà donné énormément et qui vont continuer à le faire pour qu’on aille la plus belle des fêtes.»