Présidente des Jeux olympiques de la Jeunesse, Virginie Faivre est plus demandée que jamais. Mais la Vaudoise de 37 ans a trouvé le temps de faire un dernier point avant le début de la manifestation jeudi à l'occasion de la cérémonie d'ouverture.
Dans une descente en ski alpin, on dirait que l'on aborde le schuss final. Position de recherche de vitesse avec le regard vissé sur la ligne d'arrivée. Virginie Faivre le vit au quotidien, surtout si près du dénouement après quatre ans de mise en place, de travaux, de voyages et de séances.
Mardi, celle qui fut triple championne du monde de half-pipe en ski freestyle a passé une partie de sa journée en répétitions. Un passage nécessaire mais forcément chronophage, alors que le temps devient la chose la plus précieuse au monde. Mais en dépit de son agenda de ministre, Virginie Faivre brûle d'une passion inégalée lorsqu'elle évoque les JOJ. Dans la lignée de Pierre de Coubertin. «Je crois que l'on a réussi à intéresser tout le monde, se réjouit la présidente. Mais le plus important c'est de rappeler que ces Jeux sont faits pour les jeunes et par les jeunes.»
Le comité de Lausanne 2020 s'est attaché à éloigner le plus possible le mot «gigantisme» de la manifestation. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y est parvenu en cherchant à créer des Jeux durables en conformité avec l'agenda 2020 mis en place par le CIO pour éviter certains éléphants blancs d'un passé pas si lointain. «Nous avons mis l'accent sur trois aspects, poursuit Virginie Faivre. Un pôle environnemental, un pôle économique et un pôle social. On a donc essayé d'innover dans ces trois domaines. Les jeunes manifestent pour le climat dans le monde entier et nous avons pris le pari de tout faire en transport public, parce qu'en Suisse nous avons la chance d'avoir un réseau ferroviaire particulièrement bien adapté.»
Si les déplacements en train ou en mobilité douce font partie des préoccupations principales des organisateurs, il a fallu convaincre les autres pays. «Nous avons oeuvré avec le CIO pour mettre en avant cet aspect, précise la présidente. Les équipes n'ont pas l'habitude mais tout le monde est d'accord de jouer le jeu.» Des wagons spéciaux seront d'ailleurs réservés pour les athlètes et les staffs. Les athlètes quitteront le Vortex à l'université chaque matin et rentreront le soir.
Autre sujet d'importance, l'égalité. La délégation suisse se pose en modèle du genre avec une délégation de 112 athlètes composée de 56 filles et de 56 garçons. «Cela me touche personnellement, explique Virginie Faivre. En tant que femme et en tant qu'athlète. On a dû se battre à l'époque et c'est très important de pouvoir parler de chances égales pour les futures générations. Et plus tard, j'espère que l'on ne se posera même plus la question.»
Et qui dit jeunesse dit école. Le travail effectué dans les classes remplit de joie l'ancienne sportive d'élite: «On est allé dans les écoles pour impliquer les jeunes et les enseignants ont magnifiquement joué le jeu. Ils ont essayé de rendre les cours plus ludiques en insérant des informations sur les JOJ dans leurs cours. J'ai par exemple vu un questionnaire à choix multiple sur les Vaudois qui vont participer aux JOJ ou en géographie un travail sur les différents pays. Tout le monde s'est adapté au public en face. Avec les ados, on est davantage entré dans les détails. Mais on a toujours parlé du mouvement olympique et des valeurs de l'olympisme. Je les ai sentis concentrés et réceptifs. A Villars, ils ont par exemple eu Fanny Smith pour leur parler de son expérience d'athlète. Les élèves ont pu se rendre compte que c'étaient des métiers de passion. On a vécu des moments très forts.»